• Le contrat programme donne plus de visibilité
o L’équilibre entre opérateurs, à assurer impérativement
Ambiance sereine lors de l’Assemblée générale ordinaire de la Fnacam, Fédération nationale des agents et courtiers d’assurance au Maroc, mardi 28 juin, à Casablanca. Bien que le secteur ne se porte pas au mieux de sa forme, les professionnels estiment avoir plus de visibilité. «Nous avons espoir en ce contrat programme et ses recommandations pour une croissance soutenue du secteur, ainsi que dans l’adoption du code de déontologie secteur, à même de mettre un frein aux dérives auquel nous assistons en matière de tarification et de reprise des risques à des conditions pour le moins suicidaires », déclare Mohammed Berrada, président de la Fnacam. En clair, la profession ne baisse pas les bras et dans ce contexte de concurrence très acharnée, celle-ci étudie des moyens de créer de la valeur « sans sacrifier l’existant ». Mohammed Berrada, parle d’une volonté d’ancrage de l’assurance et de son développement dans le pays. C’est d’ailleurs dans cet esprit que le contrat programme du secteur des assurances s’est inscrit. L’exercice 2010 a été particulièrement marqué par ce contrat programme engageant l’Etat et le secteur des assurances pour les 5 années à venir. Il porte entre autres sur l’instauration de nouvelles assurances obligatoires tels que les RC habitation, sur la création d’une licence professionnelle, le développement de filière de formation spécifique, en prenant en compte l’ensemble des besoins du secteur en compétence… Reste à assurer l’équilibre entre les opérateurs. « Les professionnels espèrent que la DAPS (direction des assurances et de la prévoyance sociale) saura assurer cet équilibre et veillera au respect de la réglementation en vigueur », déclare Berrada. Il s’agit en l’occurrence des abus relevés au niveau de l’exercice de la bancassurance, de l’introduction de la notion d’ Assureurconseil…
Le chiffre d’affaires réalisé par le secteur au 31/12/2010 a atteint près de 21 milliards de DH dont 6 milliards en assurance vie et 15 milliards en assurance non vie, soit une progression globale de 4,5%. Mais un taux de croissance en recul : de fait, il était de 11,43% en 2008 et 6% en 2009.
Par ailleurs, en termes de taux de pénétration, le Maroc est à la traîne. Il a perdu deux places dans le monde arabe : les EAU et l’Arabie saoudite se retrouvent ainsi en tête de peloton. En termes d’effectifs, il passe de 1.195 en 2009 à 1.412 en 2010 dont 1.077 agents d’assurance et 335 sociétés de courtage, très concentrés sur l’axe Casa-Rabat, Fès et Tanger.
Plusieurs actions ont été lancées par la fédération : il s’agit notamment d’un certain nombre de rencontres avec la direction des Impôts concernant une TVA trop pénalisante et le ministère de la Justice pour étudier l’impact que génère le retard de l’instruction de certains dossiers. Les professionnels ont également étudié avec le ministère de la Santé l’article 114 de la loi sur l’AMO et l’assurance Maladie des indépendants. D’autres rencontres ont été tenues avec les ministères de l’Habitat et du transport pour sensibiliser les pouvoirs publics sur l’intérêt de mettre en place un certain nombre d’obligations.
J. K. – L´Economiste – Édition N° 3562 du 2011/06/29
