La décision de prorogation des contrats d’assurance automobile a mis les intermédiaires en assurance dans une situation délicate. L’UGEP pousse un cri d’alarme.
La période de prorogation automatique des contrats d’assurance automobile qui ont expiré depuis le 20 mars dernier prend fin à compter de ce 30 avril. Ainsi, les assurés concernés sont invités par les entreprises d’assurances à s’adresser à leurs assureurs conseils habituels pour les renouveler.
C’est ce qu’indique la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (FMSAR), en précisant que les assurés qui feraient le choix de ne pas renouveler leur contrat à compter du 1er mai demeureraient redevables de la prime relative à la période allant de l’expiration de leur contrat au 30 avril.
Ceci dit, cette période de prorogation qui vient de s’achever a été fortement critiquée par l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP), qui estime que cette décision ne tient pas en compte de l’intérêt des consommateurs et des courtiers d’assurances, sachant que les entreprises d’assurances gagnent plus de bénéfices en ces temps de confinement, puisque le taux d’accidents de circulation a diminué.
Dans un communiqué, la Fédération a souligné qu’elle « suit avec préoccupation les problèmes structurels rencontrés par le secteur des intermédiaires et des assurances au Maroc qui sont devenus une menace pour les entreprises intermédiaires ». En effet, cet acteur économique qui contribue à la création de richesse et de l’emploi (plus de 50.000 emplois directs et indirects) se retrouve aujourd’hui en péril, suite à cette crise sanitaire. La situation sociale et économique actuelle du courtier d’assurance est difficile, et ce, malgré la relance que connaissent les compagnies d’assurance, car elle ne se reflète pas sur cette catégorie d’entrepreneurs devenus fragiles et lourdement endettés.
C’est ce qu’indique la Fédération Marocaine des Sociétés d’Assurance et de Réassurance (FMSAR), en précisant que les assurés qui feraient le choix de ne pas renouveler leur contrat à compter du 1er mai demeureraient redevables de la prime relative à la période allant de l’expiration de leur contrat au 30 avril.
Ceci dit, cette période de prorogation qui vient de s’achever a été fortement critiquée par l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP), qui estime que cette décision ne tient pas en compte de l’intérêt des consommateurs et des courtiers d’assurances, sachant que les entreprises d’assurances gagnent plus de bénéfices en ces temps de confinement, puisque le taux d’accidents de circulation a diminué.
Dans un communiqué, la Fédération a souligné qu’elle « suit avec préoccupation les problèmes structurels rencontrés par le secteur des intermédiaires et des assurances au Maroc qui sont devenus une menace pour les entreprises intermédiaires ». En effet, cet acteur économique qui contribue à la création de richesse et de l’emploi (plus de 50.000 emplois directs et indirects) se retrouve aujourd’hui en péril, suite à cette crise sanitaire. La situation sociale et économique actuelle du courtier d’assurance est difficile, et ce, malgré la relance que connaissent les compagnies d’assurance, car elle ne se reflète pas sur cette catégorie d’entrepreneurs devenus fragiles et lourdement endettés.
Arrêter l’hémorragie
Ceci dit, la fin de la prorogation automatique des contrats permettra aux intermédiaires en assurance automobile de minimiser les dégâts.
Sauf que ce n’est pas gagné de sitôt, les entreprises d’assurances ont invité l’ensemble de leurs assurés dont les contrats ont expiré à compter du 20 mars à bien vouloir s’adresser à leurs assureurs conseils habituels pour les renouveler.
Néanmoins, le recouvrement des primes n’est pas garanti.
Plusieurs clients refuseront de payer ladite prime, surtout ceux dont les véhicules n’étaient pas en circulation.
Ainsi, dans cette conjoncture exceptionnelle où les ménages sont touchés de plein fouet par la crise économique, causée par le Covid-19, il faut réfléchir aux dispositifs de paiements, d’une manière citoyenne pour éviter le choc entre les clients, les intermédiaires et les assurances.
Sauf que ce n’est pas gagné de sitôt, les entreprises d’assurances ont invité l’ensemble de leurs assurés dont les contrats ont expiré à compter du 20 mars à bien vouloir s’adresser à leurs assureurs conseils habituels pour les renouveler.
Néanmoins, le recouvrement des primes n’est pas garanti.
Plusieurs clients refuseront de payer ladite prime, surtout ceux dont les véhicules n’étaient pas en circulation.
Ainsi, dans cette conjoncture exceptionnelle où les ménages sont touchés de plein fouet par la crise économique, causée par le Covid-19, il faut réfléchir aux dispositifs de paiements, d’une manière citoyenne pour éviter le choc entre les clients, les intermédiaires et les assurances.
Saâd JAFRI
3 questions à Youssef Bounoual, Secrétaire régional de l’Union générale des entreprises et professions (UGEP)
Youssef Bounoual
« Les répercussions de cette décision vont être lourdes »
Saâd JAFRI le Vendredi 1 Mai 2020 –
Nous avons contacté M. Youssef Bounoual pour nous parler de la situation des intermédiaires d’assurance en ces temps de crise.
– L’UGEP a épinglé la décision de la FMSAR sur la prorogation automatique des contrats d’assurance automobile, du fait qu’elle met les intermédiaires d’assurance en péril. Quel a été l’impact de cette décision sur ces derniers ?
– Cette décision a mis les intermédiaires d’assurance dans une situation très délicate, car ces derniers doivent assurer la continuité de l’activité, au moment où les décisions actées ont réduit la mobilité des clients. Ce qui veut dire, un ralentissement des encaissements qui varie entre 70% et 80%, alors que l’intermédiaire est tenu de supporter tous les frais. Pire, les compagnies d’assurance n’ont fait aucun geste de citoyenneté en faveur des intermédiaires, sachant qu’elles ont besoin d’un intermédiaire fort pour maintenir leurs réseaux.
– Quel sera l’impact post crise de cette décision ?
– Tout d’abord, il est important de souligner que le problème du secteur des intermédiaires est d’ordre structurel. Les compagnies ne donnent pas beaucoup d’importance à la solvabilité des personnes qui veulent s’installer en tant qu’intermédiaire. Sauf qu’un petit intermédiaire ne peut pas assurer sa survie, car pour dépasser le seuil de rentabilité, il faut un minimum de 4 millions de dirhams. Ainsi, près de 40% du réseau de la distribution, n’arrive toujours pas à atteindre ce seuil. Donc, les répercussions, on va les voir à la fin de l’exercice 2020, où la cessation de plusieurs activités et la fermeture de plusieurs entreprises seront constatées.
– Comment évaluez-vous la décision de la FMSAR qui met fin à la prorogation des contrats ?
– Cette décision est une rectification de la première qui est clairement une erreur. Car la prorogation a été motivée par le confinement, qui est toujours en cours. Malheureusement, il fallait impliquer les intermédiaires dès le début, car ce sont eux qui sont en contact avec les clients et connaissent leurs habitudes et leurs perceptions. Il fallait même les laisser gérer en cette période de confinement.
– L’UGEP a épinglé la décision de la FMSAR sur la prorogation automatique des contrats d’assurance automobile, du fait qu’elle met les intermédiaires d’assurance en péril. Quel a été l’impact de cette décision sur ces derniers ?
– Cette décision a mis les intermédiaires d’assurance dans une situation très délicate, car ces derniers doivent assurer la continuité de l’activité, au moment où les décisions actées ont réduit la mobilité des clients. Ce qui veut dire, un ralentissement des encaissements qui varie entre 70% et 80%, alors que l’intermédiaire est tenu de supporter tous les frais. Pire, les compagnies d’assurance n’ont fait aucun geste de citoyenneté en faveur des intermédiaires, sachant qu’elles ont besoin d’un intermédiaire fort pour maintenir leurs réseaux.
– Quel sera l’impact post crise de cette décision ?
– Tout d’abord, il est important de souligner que le problème du secteur des intermédiaires est d’ordre structurel. Les compagnies ne donnent pas beaucoup d’importance à la solvabilité des personnes qui veulent s’installer en tant qu’intermédiaire. Sauf qu’un petit intermédiaire ne peut pas assurer sa survie, car pour dépasser le seuil de rentabilité, il faut un minimum de 4 millions de dirhams. Ainsi, près de 40% du réseau de la distribution, n’arrive toujours pas à atteindre ce seuil. Donc, les répercussions, on va les voir à la fin de l’exercice 2020, où la cessation de plusieurs activités et la fermeture de plusieurs entreprises seront constatées.
– Comment évaluez-vous la décision de la FMSAR qui met fin à la prorogation des contrats ?
– Cette décision est une rectification de la première qui est clairement une erreur. Car la prorogation a été motivée par le confinement, qui est toujours en cours. Malheureusement, il fallait impliquer les intermédiaires dès le début, car ce sont eux qui sont en contact avec les clients et connaissent leurs habitudes et leurs perceptions. Il fallait même les laisser gérer en cette période de confinement.
Saâd JAFRI le Vendredi 1 Mai 2020 –