La profession n’arrive pas à se mettre d’accord sur la proposition à défendre face au gouvernement. Certains proposent deux paliers de revenus forfaitaires en fonction de l’activité, d’autres veulent que tous paient la même chose.
Les pharmaciens d’officine, dont le nombre dépasse les 10.000 soit presque autant que les médecins libéraux, sont en pleine concertation pour intégrer le régime de l’AMO des indépendants.
Ils emboiteront le pas à d’autre professions libérales dans le secteur de la santé comme les médecins généralistes, les médecins spécialistes, les sages-femmes, les kinésithérapeutes. Sauf que selon nos constatations, les concertations piétinent. Le dossier n’est pas à un stade avancé.
Et pour cause, la profession n’arrive pas à se mettre d’accord sur une proposition à défendre auprès des interlocuteurs au niveau du gouvernement, à savoir le ministère de l’Emploi, l’Anam et la CNSS.
Les discussions avec l’Anam ont démarré il y a un moment sans véritable avancement sur le dossier. Joint par Médias24, Hamza Guedira, président de l’Ordre des pharmaciens d’officine nous explique qu’il y a un travail à faire pour rapprocher les différents points de vue des intervenants.
« Il va falloir rapprocher les points car les pharmaciens ont des problèmes. C’est une profession qui souffre », nous explique-t-il. « J’ai proposé de segmenter la base de cotisations en deux, dans le sens de mettre en place deux classes forfaitaires. Ainsi, à partir d’un certain niveau d’activité le pharmacien paie un peu plus dans le cadre de la solidarité avec ses autres confrères », ajoute notre interlocuteur.
Une proposition qui ne trouve pas écho auprès de l’ensemble des pharmaciens. D’autres ont un point de vue différent et proposent une seule base de cotisation pour tous qui ne dépasse pas 2 fois le Smig. Cette proposition serait de 1,9 fois Smig.
« Le Conseil régional des pharmaciens d’officine du sud a entrepris un sondage pour collecter l’avis des pharmaciens et connaitre ce qu’ils pensent de tout cela », nous confie Hamza Guedira.
Par ailleurs, les conseils régionaux du sud et du nord ainsi que la fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc ont écrit début décembre à l’Anam, la CNSS et le ministère de l’Emploi pour les informer de leur position sur le sujet.
« Ce chantier vital (AMO, ndlr) a été une des principales revendications des pharmaciens. Afin qu’il réalise ses objectifs, l’AMO des indépendants doit être opérationnalisé par le biais de cotisations raisonnables qui correspondent à la réalité de la profession qui souffre de plusieurs problèmes financiers et contraintes juridiques. Selon les dernières statistiques, le chiffre d’affaires annuel réalisé par la majorité des pharmacies du secteur la classe parmi les petites entreprises », peut-on lire dans le courrier adressé aux représentants de l’administration par les pharmaciens.
Dans ce courrier, les conseils régionaux du sud et du nord ainsi que la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc demandent que le revenu forfaitaire à retenir soit l’équivalent de 2 fois le Smig, à condition qu’il ne dépasse pas 6.000 DH.
16 décembre 2020 –