Avec un ratio qui atteint désormais 4,2%, le Maroc maintient son troisième rang africain en taux de pénétration de l’assurance. Par branche, l’Automobile fait montre d’une bonne résilience durant une année où les assureurs ont fait un geste commercial à l’endroit des assurés personnes physiques (estimé à 500 millions de DH).
Au terme d’une année 2020 des plus compliquées, le secteur de l’assurance tire bien son épingle du jeu. En effet, alors que l’autre activité financière majeure, à savoir le métier bancaire, n’a pu maintenir ses revenus (pour ceux qui s’en sont le mieux sortis) que grâce aux mécanismes financiers échafaudés par l’État marocain pour surmonter la crise du Covid-19, notamment les fameux concours Damane qui ont bénéficié à plus de 60.000 entreprises ; le marché marocain de l’assurance enregistre, quant à lui, une croissance des plus louables de 1,9%. Aussi, le total des primes d’assurance émises toutes branches et compagnies confondues (y compris les primes indirectes par acceptation) a-t-il atteint 45,7 milliards de DH contre 44,7 milliards de DH un an auparavant. Certes, une telle hausse incarne un frein aux quatre fers à un cycle de forte croissance qui a duré plusieurs années (hausse de 8,7% en 2019), mais cela relève tout de même de la prouesse à l’issue d’une année de crise sanitaire et économique aiguë qui a infligé au Maroc sa pire récession économique en vingt ans.
Une performance qui doit la part belle au bon comportement de la branche Non Vie qui s’est bonifiée de 3,7% à 25,3 milliards de DH, alors que la branche Vie s’est, pour sa part, repliée de 0,3% à 20,4 milliards de DH. Par segment, c’est l’Incendie qui exhibe le taux de croissance le plus élevé avec +19,4% à 1,9 milliard de DH alors que les Risques Techniques ont dévissé de 40% à 174 millions de DH. Quant à la vache à lait des opérateurs d’assurance, à savoir l’Automobile, il a fait du surplace à 11,64 milliards de DH malgré l’effort consenti par les opérateurs d’assurance en mai 2020 à l’endroit des assurés personnes physiques et consistant en un rabais de 30% sur la portion de la prime RC et garanties annexes couvrant deux mois de confinement (un effort estimé par les sociétés d’assurance à 500 millions de DH).
Conjuguée à la contraction exceptionnelle du PIB de plus de 6% à près de 1.080 milliards de DH, la bonne résilience du volume des primes émises aboutit à un bond de 0,3 point du taux de pénétration de l’assurance (primes totales rapportées au PIB) qui franchit la barre de 4% pour la première fois en s’établissant à 4,2%. Une amélioration qui conforte la 3ème place du Maroc à l’échelle africaine derrière l’Afrique du Sud et la Namibie (seuls pays du continent dont le taux de pénétration de l’assurance est à deux chiffres). Par volume, le marché marocain de l’assurance s’accapare toujours le deuxième rang africain derrière l’Afrique du Sud et devant le Kenya et l’Égypte dont le marché ne dépasse pas les 2 milliards de dollars (près de 18 milliards de DH alors que sa population est trois fois plus importante que celle du Maroc). Malgré ce cap de 4% qui vient d’être franchi, notre pays demeure, tout de même, bien loin des pays développés en matière de taux de pénétration de l’assurance comme par exemple la France ou les États-Unis où ce taux oscille entre 9% à 10%.