La disposition d’une couverture médicale reste corrélée au niveau d’instruction
L’enquête nationale du Haut- Commissariat au Plan (HCP) sur les migrations forcées dont les résultats ont été dévoilés lundi pointe du doigt la faible couverture médicale des migrants. En effet, seulement près d’un migrant sur dix, soit 9,9%, dispose d’une assurance maladie. A noter que 11,3% des hommes bénéficient d’une couverture médicale contre 7,8% pour les femmes. Le HCP précise également que 10,7% des migrants irréguliers ont une couverture médicale. Ce taux est de 7,7% pour les réfugiés. La disposition d’une assurance maladie reste corrélée au niveau d’instruction du migrant variant de 3,7% parmi les détenteurs du niveau primaire à 24,4% parmi les détenteurs du niveau supérieur. Par type d’activité, la proportion des migrants «élèves ou étudiants » ayant une assurance maladie s’établit à 18,9%. Celle-ci est de 14,5% pour les migrants «actifs occupés» et ne dépasse pas 4% parmi les migrantes «femmes au foyer».
Rappelons à ce sujet que le 26 octobre 2015, il avait été procédé à la signature d’une convention-cadre de partenariat pour faire bénéficier les immigrés et les réfugiés en situation régulière au Maroc d’une couverture médicale de base (CMB). Ainsi, les bénéficiaires du régime ont droit aux prestations médicalement requises disponibles dans les hôpitaux publics, les établissements publics de santé et les services sanitaires relevant de l’Etat. Par ailleurs, l’enquête du HCP avait révélé que près de 8 migrants sur 10 (80,5%) estiment avoir une bonne santé (42,7% très bonne et 37,8% bonne), 13,8% acceptable et 5,7% mauvaise. L’appréciation d’une très bonne santé est plus exprimée parmi les hommes (47,8%) que les femmes (35,4%) et parmi les célibataires (48,9%) que les mariés (37,5%).
Elle diminue avec l’âge (de 49,6% parmi les 15-29 ans à 3,2% parmi les 60 ans et plus) et croît avec l’élévation du niveau d’instruction (de 33% parmi les sans niveau à 49,5% parmi les ayant un niveau d’instruction supérieur). Près de 51% des migrants atteints de maladies chroniques n’ont pas accédé aux services de santé par crainte d’être contaminés Moins de trois migrants sur 10 (27%) souffrent de maladies chroniques, 14,7% des centrafricains et 39,7% des syriens. Environ le tiers des migrants souffrant de maladies chroniques (31%) ont accédé aux services de santé pendant le confinement sanitaire. Cette proportion varie de 21,4% parmi les migrants irréguliers à 52,8% parmi les réfugiés. De même, parmi les 40,8% de migrants souffrant de maladies passagères, 40,1% ont accédé aux services de santé, 50,6% parmi les migrants d’âge 45-59 ans et 54,6% parmi les Syriens.
Parmi les 15,6% des ménages de migrants ayant des femmes éligibles aux services de consultations prénatales et postnatales, 31,9% ont pu accéder à ces services pendant le confinement sanitaire. Cette proportion passe de 27,4% parmi les migrants irréguliers à 49,4% parmi les réfugiés. La part des ménages de migrants concernés par la santé reproductive est de 10,4%. Près de 14% d’entre eux ont accédé aux services de santé pendant le confinement sanitaire. Pour les maladies chroniques, plus de la moitié des migrants (50,9%) n’ont pas accédé aux services de santé par crainte d’être contaminés par le virus Covid-19, 21,1% en raison du manque d’argent.
La crainte d’être contaminés est la principale raison citée par les migrants dans le cas de maladies passagères avec 52,1%, de consultations prénatales et postnatales (62,9%) et de services de santé reproductive (63,1%).
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