Dans un environnement économique et social difficile, le marché de la réassurance est, en cette fin d’année 2021, confronté à des enjeux de taille.
Outre la persistance des taux d’intérêt bas, la hausse de la sinistralité catastrophes naturelles et l’impact de la pandémie, le secteur fait face à un climat d’incertitude lié à la montée de risques majeurs imprévisibles, complexes et interdépendants.
Marché mondial de la réassurance : évolution des primes 2010-2020
Le marché mondial de l’assurance enregistre 6 287 milliards USD de primes en 2020, réparties entre les branches vie (46%) et non vie (54%). Un peu plus de 5% des primes totales, soit environ 320 milliards USD, sont cédées en réassurance.
L’activité de réassurance non vie représente 69% de ce montant alors que moins d’un tiers de l’aliment, soit 31%, concerne la branche vie.
En milliards USD
2010 | 2011 | 2012 | 2013 | 2014 | 2015 | 2016 | 2017 | 2018 | 2019 | 2020 | |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Primes assurance | 4 336 | 4 566 | 4 599 | 4 594 | 4 755 | 4 554 | 4 703 | 4 957 | 6149 | 6 284 | 6 287 |
Primes réassurance | 200 | 220 | 230 | 240 | 245 | 240 | 230 | 245 | 265 | 300 | 320 |
Taux de cession (%) | 4,61 | 4,81 | 5 | 5,22 | 5,15 | 5,27 | 4,89 | 4,94 | 4,31 | 4,77 | 5,09 |
Sources : Swiss Re et Apref (Association des Professionnels de la Réassurance En France)
Performances opérationnelles des réassureurs au cours du 1er semestre 2021
La plupart des grands réassureurs ont traversé le premier semestre 2021 sans encombre. Après avoir provisionné la sinistralité Covid-19 en 2020, ces derniers affichent de bons résultats semestriels.
Les cinq premiers acteurs du marché à savoir, Munich Re, Swiss Re, Hannover Re, Scor et Lloyd’s, ont enregistré à fin juin 2021 une hausse des primes souscrites comprise entre 7% et 21% par rapport à la même période de l’année précédente. Fitch Ratings estime que la croissance du marché de la réassurance non vie s’établit à 18,5% au cours du premier semestre 2021. L’agence note également une amélioration des résultats techniques.
Les principaux réassureurs non vie affichent un ratio combiné global de 94,5% au premier semestre 2021, en baisse de 11 points par rapport aux 105,5% comptabilisés au premier semestre 2020. Ce dernier ratio inclut 6,1 milliards USD de pertes liées à la pandémie du Covid-19.
Les bonnes performances de souscription réalisées par les leaders de la réassurance devraient se poursuivre en 2022 grâce aux hausses tarifaires envisagées lors des prochains renouvellements.
Marché mondial de la réassurance : le renouvellement de janvier 2022
Après plusieurs années de cycle baissier, le marché de l’assurance tire avantage d’une amélioration des conditions de renouvellement et d’une correction des taux. Cette tendance est observée depuis le printemps 2020.
Malgré les pressions exercées sur les taux par une abondante capacité du marché de la réassurance, des vents favorables devraient continuer de souffler lors du prochain renouvellement.
Confronté à un regain de pertes catastrophes naturelles, à une réévaluation des périls secondaires, à une sinistralité Covid-19 et à un faible rendement des placements, les réassureurs n’ont pas d’autres choix que d’augmenter leurs tarifs. De ce fait, la discipline tarifaire imposée lors du renouvellement de janvier 2021, avec des taux en augmentation de 5 à 8%, devrait être reconduite en 2022.
Lors du précédent renouvellement (janvier 2021), les principaux réassureurs ont imposé des améliorations de primes et de conditions pour l’ensemble des branches et zones géographiques. A titre d’exemple, Scor a enregistré une hausse tarifaire moyenne de 7,8%, Swiss Re 6,5% et Hannover Re 5,5%.
Toujours en 2021, les traités des branches dommages et responsabilité, affectés par une forte sinistralité catastrophe naturelle ou industrielle ont vu leurs taux augmenter de deux chiffres. En revanche, la hausse s’est située dans une fourchette comprise entre 3% et 5% pour les traités n’ayant pas subi de pertes.
Pour les acteurs du marché, préoccupés par l’aggravation de la sinistralité et l’impact croissant du changement climatique, le niveau de tarification de janvier 2021 reste insuffisant.
02/12/2021 –