Les avocats ont notamment réaffirmé leur attachement à leur propre organisme de prévoyance et en ont exposé les avantages au gouvernement.
Vendredi 25 février, le dossier relatif à la protection sociale des avocats a été au centre d’une rencontre entre l’Association des barreaux du Maroc (ABAM) et le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, ainsi que le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa.
Cette rencontre marque le lancement d’une nouvelle phase de discussions, après celle engagée lors de la précédente législature avec l’ancien ministre de l’Emploi, Mohamed Amekraz.
Si cette première phase de négociations n’a pas abouti à un compromis, les avocats, eux, campent sur leur position. Ils ont réaffirmé, lors de cette réunion du 25 février, leur attachement à leur propre organisme de prévoyance : la Mutuelle générale des barreaux du Maroc (MGBM).
Dans ce sens, « le président de la MGBM a exposé, lors de cette rencontre, les résultats d’une étude comparative selon laquelle la Mutuelle générale des barreaux du Maroc est plus avantageuse pour la profession que le régime de l’Assurance maladie obligatoire », explique Me Mohamed Akdim à Médias24.
« Les inconvénients de l’AMO n’encouragent pas les avocats à y adhérer »
Selon cet ex-bâtonnier du barreau de Rabat, « le régime de l’AMO est présenté comme étant positif. Or, l’étude réalisée par les barreaux et présentée par le président de la MGBM relève des différences entre les deux régimes. Les inconvénients que présente l’Assurance maladie obligatoire n’encouragent pas les avocats à y adhérer ».
Pour Me Akdim, ces inconvénients portent notamment sur les montants de cotisation proposés dans le cadre de l’Assurance maladie obligatoire (AMO). Ceux-ci sont plus coûteux que ceux prévus par la MGBM qui, par ailleurs, étend la protection sociale à la famille de l’avocat. Ce qui n’est pas le cas de l’AMO.
Aussi, « l’AMO requiert des charges importantes pour l’avocat et le barreau. Elle touche même à l’;indépendance de la profession », souligne Me Akdim. Selon lui, son caractère obligatoire fait peser « une grande responsabilité sur le barreau » qui doit « supporter les sommes d’astreintes journalières en cas de non-déclaration des avocats ».
Lors de cette réunion, à l’issue de laquelle les parties prenantes se sont entendues sur la nécessité de poursuivre les discussions, Fouzi Lekjaa a également présenté sa vision sur le sujet.
Ce dossier sensible pour les robes noires fera l’objet, dans les prochains jours, d’une réunion du Conseil d’administration de la MGBM, selon Me Akdim.
Sara Ibriz – 1er mars 2022