Chaque année, le constat est le même. La rémunération de l’assurance-vie ne cesse de s’effriter. Malgré cela, ce produit reste très compétitif dans sa catégorie. Face à l’érosion des rendements en raison de la baisse des taux obligataires, les assureurs ne restent pas immobiles. La première parade est la diversification de l’offre avec le développement des contrats en unités de compte. Il existe aussi des marges de manœuvre sur le plan réglementaire notamment sur la politique d’investissement.
Le regain de l’inflation et l’environnement de taux bas ne font guère les affaires des épargnants. Il y a encore six ans, l’assurance-vie rapportait plus de 4%, selon les compagnies. Aujourd’hui, les meilleurs contrats n’offrent qu’un peu plus de 3%. Parmi les rares compagnies à rendre public leur rémunération, Wafa Assurance va servir 3% et 3,1% au titre de 2021 selon la génération de produits contre 3,15% et 3,25% en 2020.
Cela reste parmi les meilleurs rendements du marché. Les contrats souscrits auprès de La Marocaine Vie rapporteront entre 2,8% et 3,5%. Dans sa catégorie, l’assurance-vie reste un placement très compétitif en plus des autres avantages qui y sont associés, notamment la fiscalité. Elle constitue aussi un bon moyen d’organiser sa succession.
Aujourd’hui encore, ces avantages tiennent une place importante dans les arbitrages des assurés. Mais à un moment, si les contrats ne sont plus en mesure d’offrir des rémunérations attractives aux assurés, ils seront amenés à arbitrer en faveur d’autres investissements plus rentables pour un risque semblable. C’est potentiellement une source de risque pour les revenus des compagnies d’assurance.
Face à l’érosion des rendements en raison de la baisse des taux obligataires, les assureurs font donc preuve de plus d’ingéniosité pour offrir des alternatives à leurs clients. La première parade contre les taux bas est la diversification de l’offre avec le développement des contrats en unités de compte. Toutes les compagnies ont investi ce créneau, jadis snobé. Les contrats en unités de compte offrent la possibilité aux épargnants de diversifier les supports d’investissement.
Toutefois, cette diversification comporte un risque de perte en capital notamment pour les placements en actions. Le plus souvent, elles proposent un mix entre les fonds dirhams et les unités de compte pour optimiser le rendement de l’épargne.
Les contrats les plus rémunérateurs actuellement sont ceux où les clients prennent un chouia de risque. Pour contrer la baisse du rendement de l’assurance-vie, il existe aussi des marges de manœuvre sur le plan réglementaire notamment sur la politique d’investissement. Les compagnies négocient d’ailleurs avec le régulateur pour augmenter les placements en immobilier.
Le développement des OPCI peut représenter une opportunité pour aller capter des rendements plus intéressants. Par ailleurs, la provision pour participation aux bénéfices constitue un des leviers sur lesquels peuvent agir les opérateurs pour assurer une rémunération convenable aux clients.
L’encours devrait dépasser 100 milliards de DH en 2021
Les contrats libellés en dirhams restent les plus populaires et ont drainé 17,9 milliards de DH en 2021 en hausse de 11%. Les placements sur les supports unités de compte continuent d’afficher une croissance soutenue avec une hausse de 20% à 1,7 milliard de DH. Ces contrats offrent de meilleures perspectives de gains à condition d’être prêts à prendre des risques mesuré et d’investir sur un horizon moyen et long termes. Au total, les Marocains détenaient 95 milliards de DH sur leur assurance-vie à fin 2020 (derniers chiffres disponibles). L’encours devrait dépasser la barre de 100 milliards de DH après prise en compte des rachats en 2021.
Frank Fagnon / Les Inspirations ÉCO – 14/04/2022