En attendant l’approbation des autorités marocaines (CC, ACAPS, AMMC), le partenariat stratégique entre Sanlam et Allianz concerne certes 14% de PDM du secteur des assurances, mais surtout augure d’un fort positionnement sur certaines branches, notamment la non-vie.
En attendant l’approbation des autorités marocaines (CC, ACAPS, AMMC), le partenariat stratégique entre Sanlam et Allianz concerne certes 14% de PDM du secteur des assurances, mais surtout augure d’un fort positionnement sur certaines branches, notamment la non-vie.
La Joint-Venture regroupera les entités de Sanlam et d’Allianz dans les pays africains où l’une ou les deux compagnies sont présentes. La représentation combinée des deux groupes couvre 29 pays africains et sont présents tous les deux dans 10 dont le Maroc. L’objectif étant de donner naissance à un acteur de services financiers non bancaires panafricain de premier plan.
Au Maroc justement, les deux entreprises d’assurances et de réassurance concernées par cette joint-venture totalisent une part de marché autour de 14% du secteur des assurances, (Saham Assurance avec 11,3% et Allianz Maroc avec 2,9%).
Autrement dit, l’entité en devenir s’adjugera la 3e place dans le secteur marocain très concentré des assurances (5 compagnies détiennent plus de deux tiers de PDM) derrière Wafa Assurance et talonnant RMA Assurance, selon les indicateurs financiers de 2021.
Sauf dans le scénario où Mutuelle Taamine Chaabi réitère sa performance record en 2021 pour défendre sa place de 3e sur le podium.
Sauf dans le scénario où Mutuelle Taamine Chaabi réitère sa performance record en 2021 pour défendre sa place de 3e sur le podium.
Si l’entreprise en devenir n’occupe pas une position dominante dans le secteur, elle a une certaine puissance économique sur certaines branches, le cas échéant la non-Vie qui pèse pour 54% des primes émises en 2021, et sur certains segments comme l’automobile qui totalise près de 13 Mds de DH de primes émises en 2021 pour l’ensemble du secteur.
Il se trouve justement que Saham Assurance s’attribue la 1ére position dans le secteur automobile avec 20% de PDM.
D’emblée l’acteur en devenir s’impose comme leader de la branche non-Vie.
Les deux assureurs se rejoignent également avec de grandes ambitions stratégiques dans l’assurance Vie et Santé. D’ailleurs l’objet même de la joint-venture entre Sanlam et Allianz est de créer les synergies nécessaires à l’émergence d’un acteur de services financiers non bancaires panafricain de premier plan. La couleur est annoncée.
Vers l’effectivité de la joint-venture
L’accord est soumis à des conditions suspensives, y compris mais sans s’y limiter, les approbations des autorités de la concurrence, des autorités de régulation du secteur des assurances, des autorités des marchés des capitaux, informe le communiqué annonçant la joint-venture.
Dans ce sens, cette opération étant une concentration économique, elle doit recevoir l’aval du Conseil de la concurrence qui sera notifié de la nature de l’opération par les deux assureurs, en vertu de l’article 11 de la loi 104.12 sur la liberté des prix et de la concurrence.
Pour le régulateur sectoriel, l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), l’opération sera contrôlée sous le prisme des dispositions de l’article 172 de la loi n°17-99 portant code des assurances, nous explique le régulateur.
L’article stipule que tout changement de majorité d’une entreprise d’assurances et de réassurance, toute cession de plus de dix pour cent (10%) des actions et toute prise de contrôle direct ou indirect supérieur à trente pour cent (30 %) du capital social doivent recueillir l’accord préalable de l’Autorité.
La réponse de l’Autorité, dans ces cas, intervient dans les trente (30) jours à compter de la date de réception de la demande présentée à cet effet, accompagnée des pièces exigées par la réglementation.
Pour statuer sur une telle demande, l’Autorité tient compte, notamment de :
- La qualité des acquéreurs ;
- La nature et les mécanismes de l’opération ;
- La description du montage juridique et financier de l’opération ;
- Les conditions suspensives de réalisation de l’opération, le cas échéant ;
- L’impact de l’opération sur les assurés, sur la gouvernance et la structure organisationnelle générale de l’entreprise ;
A signaler, en fin, que la prise de décision en matière de ce genre d’opération relève des prérogatives du Président de l’Autorité et ne recueille pas l’avis consultatif de la commission de régulation.
Pour ce qui est de l’AMMC, selon la nature de l’opération et Saham Assurance étant cotée en bourse, deux scénarios se posent : soit l’opération déclenche un franchissement de seuil de détention en pourcentage du capital. Le franchissement de certains seuils (5%, 10%, 20%, un tiers, la moitié, les deux tiers) entraîne une obligation d’information.
Soit un changement de contrôle entrainant une offre publique d’achat (OPA), procédure qui permet à une personne physique ou morale de faire connaître publiquement qu’elle se propose d’acquérir, contre rémunération en numéraire, les titres donnant accès au capital ou aux droits de vote d’une société inscrite à la cote.
5 mai 2022 – Ecrit par Imane Bouhrara –