Londres a annoncé en fin de semaine interdire aux navires et prestataires de services britanniques, notamment les assurances, de contribuer au transport maritime de pétrole russe vendu au-dessus d’un prix plafond fixé par le G7 et l’Australie.
Cette décision fait suite à un engagement pris en septembre par les ministres des Finances du G7 de plafonner les prix du pétrole russe, et aligne notamment le Royaume-Uni, numéro un mondial sur un type d’assurance indispensable au transport maritime de pétrole, sur l’Union européenne (UE).
Les services visés par l’interdiction comprennent notamment « l’assurance, le courtage et le transport maritime » et le niveau du plafonnement sera « fixé par la coalition en temps voulu », a ajouté le gouvernement britannique.
Les bateaux commerciaux doivent être couverts par différents types d’assurances: pour les dommages causés au bateau, pour la cargaison, mais aussi une couverture illimitée des dommages causés à des tiers, l’assurance protection et indemnisation (P&I).
Cette assurance maritime particulière, couvrant des risques allant des guerres aux dommages environnementaux, est majoritairement fournie par des associations de professionnels, appelées « clubs P&I », qui mutualisent les risques, car elle porte sur des montants colossaux.
La position de Londres sur ce point était particulièrement scrutée par les acteurs du secteur, car le Royaume-Uni représente 60% du marché de l’assurance P&I.
Londres a aussi indiqué que d’autres restrictions, concernant cette fois la vente de produits pétroliers raffinés russes, entreront en vigueur le 5 février « afin de s’aligner sur le calendrier de l’UE pour une mesure similaire ».
La mesure entrera en vigueur le 5 décembre, a précisé le gouvernement britannique dans un communiqué.
Ce plafonnement des prix est « un moyen de saper la capacité du président russe (Vladimir Poutine à financer sa guerre en Ukraine …) tout en garantissant que les pays tiers peuvent continuer à obtenir un pétrole à un prix abordable », a précisé le ministère des Finances.
En revanche, ni le Royaume-Uni ni ses partenaires du G7 et l’Australie ne profiteront du plafond, assure Londres, car ces derniers ont de toute façon « banni l’importation de pétrole russe ».
212assurances – 07 novembre 2022