La lourde facture des émeutes en France pour les assureurs

Les derniers événements en France ont marqué les esprits. Scènes de guerre urbaine d’une jeunesse en soif de consumérisme, adoublée de violences gratuites, sur les commerces, bâtiments publiques, et biens de particuliers comme avec les voitures brûlées. La facture semble lourde pour les assureurs français.

Mais il n’y a pas que le partie indemnitaire à gérer en urgence. Il y a également tous les dossiers à déclarer dans un contexte d’urgence. Aussi, pour atténuer les pertes injustes des commerçants et particuliers, Florence Lustman, présidente de France Assureurs, l’organisation patronale de la profession, a annoncé plusieurs mesures pour soulager les victimes des émeutes. Ainsi, les assureurs proposent notamment de prolonger à 30 jours le délai de déclaration de sinistres, et, au cas par cas, pour les petits commerçants indépendants, comme les bureaux de tabac, de réduire les franchises.

Mais une question se pose: Suis-je bien couvert en tant qu’assuré ? Car, là où le bas blesse, c’est que nous sommes dans un contexte d’émeute. Et les conditions générales des assureurs sont bien claires à ce sujet: « En cas d’émeute civile, les garanties cessent ». Donc, les assureurs seraient en droit de remettre en question des remboursements. Quoiqu’il en soit, les consignes données par le ministre de l’économie, Bruno Lemaire, et également par Florence Lustman, montrent que les assureurs vont passer à la caisse. Et ce, suivant les garanties souscrites dans les contrats. Le commerçant français qui a eu le réflexe d’inclure une perte d’exploitation de son commerce, en cas d’incendie ou de destruction ne va pas toucher le pactole du Loto, mais recevra tout du moins une enveloppe qui permettra de « limiter » les dégâts.

Les assureurs avancent une première facture des sinistres à 280 millions d’euros, et le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, estime la facture à près d’un milliard d’euros. Du simple au triple. Mais tout ne sera pas pris en charge par les assureurs. Écoles incendiées, bibliothèques vandalisées, centres sociaux pillés, la liste des dégradations des émeutiers est longue et l’enveloppe de remise en état sera conséquente. Qui va payer pour les institutions publiques. Deux cas de figures, soit la collectivité locale, avec enveloppe de l’Etat (donc les impôts des français), soit des fonds d’assurances spécialisées pour les bâtiments publics, comme SMACL Assurance, qui a été créée par et pour les élus locaux.

Dans tous les cas de figure, beaucoup de dossiers seront remboursés en dessous de la perte réelle qui peut être difficile à chiffrer avec certitude. C’est encore le travailleur laborieux qui va perdre des plumes.

François Olivier Edime – 09 juillet 2023 – 212assurances

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