Selon les déclarations des acteurs auditionnés par le Conseil de la Concurrence, le profil des clients change en fonction de la catégorie d’assurance.
En effet, les particuliers restent les clients principaux de l’assurance vie avec une part de 80%, mais en assurance non vie, seulement 48% de la production est destinée à cette cible.
Pour le cas particulier du segment de l’assurance RC automobile, les particuliers restent les clients prépondérants avec des parts dépassant 70% pour la majorité des EAR en 2021.
Le choix des clients dans le secteur des assurances au Maroc repose sur des critères de qualité de la couverture, du prix, du service et de la proximité de l’agence.
A titre individuel, les données par EAR indiquent également que la part prépondérante de la demande revient aux particuliers, avec des différences retenues au niveau de chaque segment d’assurance.
Une faible couverture de la population marocaine
Au sens le plus large, la demande d’assurance sur un territoire donné dépend de la richesse (personnelle et en termes d’actifs professionnels) dans le pays concerné. Dans les sociétés pauvres, les dépenses d’assurance sont faibles, car il y a relativement, à la fois, peu de richesse sous forme de biens et d’autres actifs à protéger au moyen d’une assurance et peu d’argent à dépenser pour l’assurance.
Au Maroc, plusieurs facteurs pourraient expliquer le taux de pénétration du secteur des assurances qui doit s’inscrire dans la dynamique que connaît ce secteur. En effet, les résultats du Baromètre de l’assurance inclusive publié par l’ACAPS en 2023, et portant sur l’accès aux services assurantiels et leur utilisation auprès de la population marocaine ainsi qu’auprès des très petites entreprises (TPE) opérant dans le commerce, l’artisanat ou les services, fait ressortir que la pénétration des produits d’assurance, hors assurance automobile, est faible chez les particuliers.
En effet, alors que 26% des répondants ont déclaré bénéficier d’une assurance automobile, 6% seulement ont affirmé bénéficier d’un produit d’épargne (retraite, capitalisation ou éducation), 4% d’un produit d’assurance habitation, 3% d’un produit d’assurance décès, 3% d’un produit d’assurance santé complémentaire auprès d’une EAR privée (contre 32% de répondants ayant déclaré bénéficier de l’AMO) et moins de 1% ont déclaré bénéficier d’un autre produit d’assurance (assistance, assurance invalidité, les assurances relatives à la pratique d’activités sportives et de loisirs, etc.).
Quant aux TPE, les résultats dudit Baromètre ont indiqué que la pénétration de l’assurance est dans l’ensemble plus élevée. En effet, 44% des répondants ont déclaré bénéficier d’une assurance automobile, 29% d’un produit d’assurance accidents du travail, 22% d’un produit d’assurance multirisques professionnelle, 17% d’un produit d’assurance responsabilité civile, 9% d’un produit d’assurance santé complémentaire auprès d’une EAR privée (contre 63% de répondants ayant déclaré bénéficier de l’AMO), 8% d’un produit d’épargne retraite, 5% d’un produit d’assurance décès (temporaire ou emprunteur) et moins de 2% ont déclaré bénéficier d’un autre produit d’assurance.
Pourquoi ça bloque ?
Quant aux principaux freins contribuant à la modeste pénétration du secteur national d’assurance, les résultats du Baromètre indiquent qu’il s’agit du fait de ne pas en ressentir le besoin par les consommateurs, de ne pas disposer de revenus suffisants ou de manquer d’informations sur les produits en question.
En effet, les fourchettes de prix des produits d’assurance notamment sont méconnus de la majorité des particuliers sondés mis à part l’assurance automobile dont 41% des répondants disent avoir une bonne connaissance de ses tarifs contre moins de 14% pour d’autres produits d’assurances.
212assurances – 30 août 2023