De l’avis de tous, l’actuariat est un métier technique qui touche plusieurs secteurs d’activité. Mais entre statisticien, et actuaire, on notera que l’actuariat se distingue par sa modélisation du risque tourné vers l’avenir.
Vous voulez devenir actuaire ?
Vous avez raison, car c’est un métier d’avenir. Il reste encore méconnu par le quidam. C’est un métier très recherché pour ses compétences techniques par différents secteurs d’activités. Assurance, banque, finance, groupes industriels sont les premiers concernés et en demande de compétences actuarielles.
Mais au fait, c’est quoi réellement actuaire et actuariat?
Comme nous l’explique Anasse Youssfi, du cabinet Actuelia Afrique, nouvellement créé à Casablanca, l’actuariat est une science qui fait appel aux mathématiques et qui établi une modélisation des risques. Ses clients sont des assureurs, des industriels, ou le bancaire par exemple. L’objectif est la quantification des risques, basée sur des probabilités. L’actuaire va donc essayer de projeter des règles sur l’avenir en construisant des outils nécessaires à cette modélisation des risques à venir. On retrouve l’applicatif du travail des actuaires dans la sismologie aussi, en établissant des classements par périls liés aux évènements catastrophiques. Cela permet d’établir des règles de probabilités de risques, ce qu’on appelle, dans le jargon technique de l’actuaire, des périodes de retour des sinistres extrêmes … Vous voyez que c’est très technique comme métier, on vous l’avait dit.
La Maroc, parent pauvre
L’actuaire utilise des outils déjà existants, comme par exemple, des tables de mortalité, qui permettent d’établir des modélisations d’assurance décès, ou assurance vie, pour mieux maitriser le risque des assureurs. « Mais le souci, c’est qu’au Maroc, nous n’avons pas de table de mortalité marocaine », nous explique Anasse. Alors que la Tunisie a une table marché local. Puis de se confier, il nous explique qu’il aimerait bien en créer une pour apporter un plus sur le marché marocain. Mais cela nécessite de coordonner plusieurs intervenants, ce qui demanderait beaucoup de temps. C’est ce en quoi, à titre personnel, il aime son métier d’actuaire qui peut l’amener à révolutionner les outils actuels.
« Avec SBR, le nouveau cadre réglementaire basé sur le risque, on devrait ramener de la sophistication dans la manière de calculer la solvabilité des compagnies d’assurance, et pourtant, nous utilisons des outils qui demandent à être actualisés ». Pour être concret, nous utilisons actuellement dans le monde de l’assurance au Maroc, des tables de mortalité qui datent de 30 ans, alors que la photographie démographique du pays a changé, comme nous l’explique Anasse.
Et Actuelia Afrique, c’est quoi?
Dans ce contexte, où beaucoup est encore à faire, et fort de son expérience de plus de 12 ans en Europe dans l’actuariat, Anasse a souhaité revenir au pays, et ce, en étant bien armé pour développer sa passion professionnelle. Ainsi, son but avec Actuelia Afrique, dont il est le dirigeant, et qui bénéficie d’une expertise d’accompagnement française, avec sa maison mère basée à Paris, c’est de se positionner avec le savoir-faire des grands cabinets, et la réactivité de structures plus légères, le tout avec un tarif qui colle à la physionomie du marché local. Son concept prend bien d’ailleurs, car depuis 6 mois d’installation, sa structure gère déjà de grands projets en accompagnant des compagnies d’assurances et de réassurance marocaines, mais aussi, en assurant un même service de qualité en Tunisie. Plusieurs pays d’Afrique se sont également manifesté pour être accompagnés sur cette ingénierie des chiffres si particulière.
Souhaitons bonne réussite à cette jeune structure qui est déjà reconnue parmi les plus grands professionnels en devenir.
François Olivier Edime – 212assurances – 01 octobre 2023