Selon la fédération française des professionnels de l’assurance, France Assureurs, « l’année 2022 a été particulièrement marquée par des phénomènes climatiques. Ils entrent dans la catégorie des catastrophes naturelles ». Du coup, une imminente augmentation des tarifs des assurances est annoncée au niveau mondial, attribuée en grande partie à la récente recrudescence des catastrophes naturelles.
Le système d’assurance repose sur un principe mutualiste, où la probabilité d’occurrence d’événements dommageables est minutieusement calculée. Cependant, divers facteurs individuels, géographiques et contextuels influent sur le coût de ces polices.
Tout un chacun devra bientôt composer avec des primes d’assurance plus élevées dès janvier 2024. Cette hausse tarifaire trouve son origine dans plusieurs éléments clés.
La grande réunion tarifaire des assureurs à Monaco
Le 13 septembre dernier, la Principauté de Monaco a accueilli une assemblée majeure dans le secteur de l’assurance, rassemblant près de 3 000 représentants de conglomérats mondiaux. L’ordre du jour comportait notamment les conditions futures et les tarifs de réassurance.
Il convient de rappeler que les assureurs eux-mêmes doivent souscrire à des polices d’assurance pour pouvoir indemniser les sinistres subis par leurs clients, faisant ainsi émerger le rôle crucial des réassureurs. Au cœur des discussions de cette assemblée majeure figuraient les catastrophes naturelles et les phénomènes climatiques.
En outre, cet enjeu est actuellement d’actualité suite au séisme récent qui a frappé notre Maroc. Comme le souligne France Tv Info, ce drame tragique s’inscrit malheureusement dans une série d’événements humains et matériels désastreux, dont la liste ne cesse de s’allonger d’année en année.
Il est important de noter que dans le cas du Maroc, de nombreuses habitations ne présentaient pas la robustesse nécessaire pour résister à un séisme, rendant ainsi les assurances contre de tels événements particulièrement complexes. De plus, la question du faible recours aux assurances dans notre Royaume demeure un enjeu très concret, motivé par des facteurs économiques et culturels.
La facture des dégâts augmente encore en 2023
La seule année 2023 a déjà enregistré des dommages atteignant la somme colossale de 100 milliards d’euros, un chiffre qui suscite des inquiétudes significatives. Comparativement, en 2022, la facture globale des dégâts causés par des événements naturels à l’échelle mondiale avait déjà atteint légèrement plus de 120 milliards d’euros. Cette tendance inquiétante met en lumière la préoccupation croissante liée à l’augmentation rapide des coûts liés aux catastrophes naturelles, avec une première moitié de 2023 particulièrement coûteuse en termes de dégâts matériels.
L’augmentation substantielle des tarifs d’assurance est également imputable aux charges financières considérables auxquelles les compagnies d’assurance sont confrontées depuis plusieurs années. En tête de ces dépenses exorbitantes se trouve la couverture des sinistres liés au dérèglement climatique, un facteur qui pèse lourdement sur les bilans des assureurs.
En effet, en 2022, les compagnies d’assurance, en France, ont dû débourser une somme astronomique de 10,6 milliards d’euros pour indemniser les dégâts engendrés par des épisodes météorologiques dévastateurs. Cette situation a été qualifiée de « sans précédent depuis deux décennies » par France Assureurs.
Pour entrer dans les détails, toujours en France, les tempêtes de grêle ont provoqué des dommages évalués à 5,1 milliards d’euros, tandis que les périodes de sécheresse ont engendré des coûts de 2,9 milliards d’euros. Il est important de noter que ces dommages touchent toutes sortes de biens, qu’il s’agisse de logements ou de véhicules, représentant ainsi une menace significative pour les assurés et les compagnies d’assurance.
A titre d’exemple, les augmentations prévues en France
En ce qui concerne les catastrophes naturelles, il est à prévoir des augmentations de primes d’assurance allant de 7 à 20% pour l’année à venir. Même pour les assurés qui ne sont pas directement touchés par ces catastrophes, les assureurs incluent ces coûts dans leurs tarifs globaux, ce qui impacte l’ensemble des souscripteurs.
Une hausse globale des tarifs d’assurance de l’ordre de 5% dès l’année 2024 est désormais une tendance indéniable, avec des perspectives peu encourageantes pour l’année suivante, selon les informations rapportées par FranceTvInfo.
Il est également à noter que plusieurs critères d’indemnisation liés aux assurances en cas de catastrophes naturelles pourraient être revus à la hausse. Par exemple, la prise en charge des dommages purement esthétiques sur les bâtiments en cas de sécheresse pourrait être impactée.
En conséquence, dans les mois à venir, les coûts des assurances devraient augmenter de manière significative, touchant l’ensemble des assurés, que ce soit pour l’assurance habitation, automobile, ou complémentaire santé.
Pour le Maroc
Il n’y a pas de corrélation directe entre le volume d’augmentation prévu en France, et ce qui pourrait s’appliquer au Maroc. Car hormis le dernier séisme très violent et impactant d’Al Haouz, le Maroc semble moins soumis que la France aux répétitions successives de catastrophes naturelles. Il n’empêche que ces sinistres auront quand même à un certain moment une répercussion sur les tarifs mondiaux de la réassurance, et donc sur nos assurances marocaines qui se fournissent à l’international pour la couverture des grands risques. Serons-nous épargnés pour 2024 ?
François Olivier Edime – 212assurances – 04 octobre 2023
