Le nouveau programme d’aide à l’acquisition de son premier logement part d’une bonne initiative pour inciter certains ménages à devenir propriétaires, mais allons plus loin …
Imaginez qu’en parallèle, le Conseil de la ville de Casablanca, Rabat, Marrakech … ou toute autre grande ville du Maroc décide de créer une assurance habitation pour les ménages à faibles revenus, ou à revenus moyens. Imaginez que cette même ville décide de vendre son assurance en direct à ses contribuables.
Impossible, ou impensable me direz-vous. Car il faudrait effectivement que la commune ait un agrément pour vendre cette assurance en direct; ou alors qu’un agent, un courtier ou un bureau direct s’occupe de la commercialisation. Quant à l’agrément pour que cette assurance habitation puisse être existante, et homologuée suivant les textes en vigueur, aucun obstacle à ce qu’une compagnie fabrique ce produit, et le présente pour demande de validation par l’ACAPS, l’Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale au Maroc.
Mais au fait, c’est quoi un agrément ? C’est tout simplement une autorisation émise par l’ACAPS. Cette dernière stipule que telle ou telle entité a la possibilité de vendre des produits d’assurance, car la profession d’assureur est encadrée et fonction d’un nombre de règles bien édictées. Ainsi, au Maroc, les agents, courtiers, compagnies, banques, et certaines sociétés de crédit pour une gamme précise de produit, ont accès à ce fameux graal.
Oui, mais revenons à notre sujet de base, la vente d’une assurance habitation créée et proposée par la ville, voire la Wilaya, pour un programme d’accessibilité financière à certains produits d’assurance pour les populations, dites les plus démunies, dans un premier temps. En fait, ce serait un formidable complément au programme d’aide à l’acquisition de son logement, et ce pour plusieurs raisons.
A ne pas négliger
A ce jour, lorsqu‘on achète un logement à crédit, l’organisme préteur exige une assurance habitation pour protéger le bien, en plus d’une assurance qui couvrirait le paiement de l’emprunt en cas de décès de l’acquéreur. Mais cette assurance habitation n’est pas forcément une assurance complète comme le sont les multirisques habitation (MRH) vendues par les assureurs. Il peut manquer certaines garanties comme le dégât des eaux, le vol et autres. De plus, le fameux sésame, l’attestation d’assurance, n’est demandée qu’en première année, et n’est plus exigée ensuite. Donc, certains propriétaires ne renouvellent pas forcément cette assurance pour les années suivantes, et du coup, le bien n’est plus protégé… ni même le propriétaire, et sa famille, qui bénéficiaient de la Responsabilité Civile incluse dans le contrat habitation.
De plus, une assurance comme celle-ci, incluse dans un programme pour grand nombre d’assurés, bénéficierait certainement d’un tarif négocié, comme dans un tarif groupe. Ce qui la rendrait encore plus accessible, qu’elle ne l’est déjà financièrement. Cela permettrait aussi et surtout, à un grand nombre de familles, d’avoir une bonne couverture face aux aléas de la vie.
Imaginons …
Arrêtons là d’imaginer, car la ville de Paris vient de négocier une assurance habitation au meilleur prix et aux garanties avantageuses pour les parisiens à faibles revenus. Donc cela existe déjà. Mais en France, et là-bas, l’assurance habitation est obligatoire … alors imaginons … imaginons qu’un jour, on légifère dans le sens où l’assurance habitation serait obligatoire pour le bien de tous … oui imaginons …
François Olivier Edime – 212assurances – 03 novembre 2023