L’assurance bashing . . . nouvelle tendance?

Jean-Philippe Dogneton, Directeur général de la Macif, s’exprime dans le journal La Tribune, sous le titre « L’assurance bashing n’est pas une solution ». Son intervention dresse une photographie sur les évolutions des risques et sinistres et la transformation de l’assurance face à des évidences devenues intangibles, et les conséquences des critiques constantes que cela engendre.

Mais c’est quoi ce terme de Bashing ?

Le bashing, est le fait de critiquer ou d’attaquer quelqu’un systématiquement. Il est vrai que depuis que la planète se dérègle, n’en déplaise aux climato sceptiques, les assureurs sont sous le feu des critiques car on assiste dans le futur à une rareté des remboursements. Rappelons, que le critique est facile, et qu’un assureur est une entité qui calcule un risque, et qui le prend en charge sur ses fonds propres. une compagnie d’assurance ne peut fonctionner avec des ratios de sinistralité dans le rouge, revenons à cette logique de base.

Changement de configuration inéluctable

Récemment, une série de défis, allant du changement climatique aux troubles sociaux en passant par les invasions de punaises de lit, ont mis en lumière l’assurance comme bouc émissaire de ces maux, sans pour autant étayer ces accusations par des faits concrets. Pour Jean-Philippe Dogneton, Directeur général de la Macif, la répétition ne vaut pas pédagogie et traduit en réalité toute la difficulté de la société actuelle à affronter le réel et la tentation d’en reporter les responsabilités.

Depuis des siècles, l’assurance a été un pilier fondamental pour permettre aux sociétés de prendre des risques nécessaires au développement, à l’innovation, à la croissance et actuellement à la transition écologique. Sous l’impulsion de l’Économie sociale et solidaire et des mutuelles, elle s’est progressivement renforcée pour offrir des protections aux plus vulnérables, notamment face aux aléas de la vie. En cette période d’urgence où les assureurs, sur le terrain, œuvrent aux côtés de mutuelles pour servir leurs membres, rappeler leur mission devient essentiel.

L’évolution climatique est aujourd’hui indéniable et promet de perturber nos équilibres en créant de nouvelles fragilités sociales. Les assureurs, en ayant préalablement alerté sur ces risques et en plaidant pour des régulations, se sont positionnés en faveur de mécanismes d’indemnisation des catastrophes naturelles. Ces mesures visent à assurer une solidarité maximale, notamment face à des périls tels que les inondations, où un régime spécifique en Europe et dans le monde garantit des compensations là où d’autres assureurs nationaux ne sont que partiellement ou pas du tout engagés.

Le modèle assurantiel français se distingue par sa compétitivité et sa redistribution, offrant des primes relativement basses pour des garanties étendues. Ces chiffres, concrets, reflètent une réelle assistance aux citoyens. En 2022, les assureurs ont pris en charge 10,5 milliards d’euros pour les événements climatiques et les catastrophes naturelles, et 1,3 milliard d’euros pour les seules tempêtes de 2023.

L’assureur a pour mission première de réguler l’économie, favorisant des pratiques responsables et une maîtrise des coûts pour préserver le pouvoir d’achat. Toutefois, il se retrouve parfois entravé dans ce rôle, que ce soit dans le domaine des pièces détachées automobiles où des monopoles injustifiés entraînent une hausse des prix ou dans celui de la santé où des offres standardisées limitent le libre choix du réparateur, privant ainsi l’assureur de son rôle économique essentiel.

Jean-Philippe Dogneton, Directeur général de la Macif

À présent, il est crucial de revenir à l’essence même de l’assurance, en libérant sa capacité d’action au profit des consommateurs, plutôt que de la surcharger de responsabilités déconnectées de son domaine. L’économie assurantielle subit une forte pression avec une succession de catastrophes aux coûts démesurés, malgré l’engagement continu des assureurs. Cependant, ces derniers font face à un changement radical dans leurs partenariats avec les réassureurs, compromettant ainsi l’avenir de cette industrie.

Pour assurer un avenir stable, il est primordial de rééquilibrer la répartition des risques et des engagements entre les différents acteurs. L’engagement des assureurs, demeure constant, se manifestant par une proximité avec les victimes et une solidarité active. L’assurance reste, sans conteste, une réponse aux défis présents et futurs, loin d’être un problème, à condition que chacun, assureurs inclus, contribue activement aux solutions.

212assurances – 09 décembre 2023

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