Le Président de l’ACAPS, Abderrahim Chaffai a su trouver les mots simples et justes pour les 1000 spectateurs et panélistes des 45 nations présentes, lors du 10ème Rendez-Vous de Casablanca de l’Assurance, sur la thématique « Quelle assurance dans un monde d’incertitudes ? »
Il s’exprime en introduction en ces termes : « Les enjeux sont de taille pour le secteur en raison de la multiplication des risques émergents tels que les crises sanitaires, le changement climatique, les risques liés aux catastrophes naturelles, les bouleversements technologiques, ou encore géopolitiques combinée à l’incertitude de leur survenance et de leur évolution posent de nouveaux défis au secteur. Cette situation exige de la part des assureurs des efforts soutenables et une réflexion innovante pour répondre au double enjeu qui consiste à réduire les limites de l’assurabilité tout en protégeant les biens et les personnes et en sauvegardant la résilience et la solvabilité du secteur. A cet égard, je voudrais souligner en premier lieu que je suis intimement convaincu que les défis émergents qu’affronte le secteur ne peuvent être relevés qu’à travers une stratégie basée sur la coopération et la concertation entre les pays, surtout dans le contexte actuel caractérisé par la mondialisation des marchés et leur évolution rapide. »
Incertitudes et certitudes certaines
On comprend bien que le régulateur a une démarche prospective et d’anticipation sur les enjeux futurs, et que l’optimisation des solutions assurancielles à mettre en place ne pourront prendre jour, dans notre contexte actuel, que par mutualisation de recherches de solutions avec toutes les nations. Et oui, nous sommes sur le même bateau, sur la même planète. Rappelons, à titre d’exemple, que les risques de débordement civil, ainsi que de déstabilisation politiques apparaissent dans les premières lignes des craintes dans le monde. M. Chaffai rappelle ainsi, que dans ce contexte particulier d’évolutions incertaines, le Maroc a un grand avantage de par la stabilité politique et économique dont jouit le Royaume sous la Conduite éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu L’assite. Ceci constitue un atout majeur.
Ensuite, le Président de l’Autorité de contrôle a dressé un tableau affiné des thèmes majeurs au Maroc qui sont associés au secteur de l’assurance : résilience du secteur de l’assurance marocain avec une bonne dynamique de croissance (+ 4 % en 2023), projet de solvabilité basé sur les risques (SBR) qui est en ligne avec les standards internationaux, efficacité du cadre prudentiel et à se montrer réactive face aux risques en développement (changement climatique, risques d’ordre financier, augmentation de la fréquence des évènements catastrophiques, cybercriminalité …)
Et de rajouter : « Face aux incertitudes, il n’y a pas de solutions miracles comme il n’y a pas non plus de fatalisme. On ne le répétera jamais assez : la conjoncture impose au secteur d’être proactif en se montrant réactif face aux risques en développement, tels que le risque cyber. Si la promotion de la digitalisation est désormais un impératif pour les assureurs pour demeurer compétitifs et faire face aux transformations numériques et s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation, il n’en demeure pas moins qu’il faut rester attentif face aux risques qui y sont associés, notamment ceux liés à la cybersécurité. »
La confiance des assurés
M. Chaffai rappelle enfin un point essentiel et sine qua none à l’équilibre des forces du système assuranciel, c’est de développer et de renforcer la confiance des assurés vis-à-vis des assureurs. Celle-ci « ne peut être maintenue que si l’offre assurantielle est diversifiée et de qualité, et si les intérêts des consommateurs sont protégés. »
François Olivier Edime – 212assurances – 20 avril 2024