Stabilité financière au Maroc: le CCSRS fait le point sur l’année 2023

L’ACAPS présente un communiqué de presse sur la dix-neuvième réunion du Comité de Coordination et de Surveillance des Risques Systémiques (CCSRS). Le secteur assurance est en croissance.

Économie mondiale résiliente, croissance nationale en hausse

L’économie mondiale a fait preuve d’une résilience notable en 2023, malgré le resserrement monétaire, les tensions géopolitiques et les conflits en Ukraine et au Moyen-Orient. Les pressions inflationnistes se sont également atténuées de manière tangible. Cependant, les perspectives économiques mondiales s’inscrivent dans un ralentissement en raison des fortes incertitudes qui les entourent.

Dans ce contexte, l’économie nationale marocaine a enregistré une nette amélioration de sa croissance, passant de 1,5% en 2022 à 3,4% en 2023. Bien que ce rythme doive revenir à 2,8% cette année en raison d’une faible production agricole, il devrait s’accélérer à 4,5% en 2025, tiré par le raffermissement des activités non agricoles.

Amélioration des comptes extérieurs et des finances publiques

Au niveau des comptes extérieurs, le déficit du compte courant s’est atténué en 2023 à 0,6% du PIB et devrait rester contenu, à 1,7% du PIB en 2024 et à 2,7% en 2025. Les avoirs officiels de réserve de Bank Al-Maghrib continueraient de se renforcer pour assurer la couverture de près de 5 mois et demi d’importations de biens et services.

Concernant les finances publiques, le déficit budgétaire poursuivrait son atténuation post-covid, se stabilisant à 4,4% du PIB en 2024 avant de s’alléger à 4,1% en 2025. L’endettement du Trésor connaîtrait une légère hausse à 70,1% du PIB en 2024 avant de diminuer à 68,5% en 2025.

Secteur bancaire solide et résilient

Dans ce contexte économique, le crédit bancaire au secteur non financier devrait enregistrer une accélération de son rythme, passant de 2,7% en 2023 à 4,4% cette année et 5,2% en 2025. Cependant, le taux de sinistralité du secteur bancaire s’est établi à 8,5% à fin 2023 et à 8,8% à fin mai 2024, avec un taux de couverture des créances en souffrance par les provisions autour de 68%.

Le secteur bancaire continue d’afficher des fondamentaux solides. Sur le plan de la rentabilité, le résultat agrégé des banques a enregistré un rebond de 20,4% en 2023 après une contraction de 13% en 2022. Sur le plan de la solvabilité, les banques ont dégagé des ratios moyens de solvabilité et de fonds propres de catégorie 1 supérieurs aux minimas réglementaires, respectivement de 15,5% et 12,9% sur base sociale, et de 13,5% et 11,6% sur base consolidée. De plus, les exercices de macro-stress test montrent la résilience du secteur bancaire face à des scénarios de détérioration macro-économique.

Autres secteurs financiers stables et résilients

Les Infrastructures de Marchés Financiers continuent de faire preuve d’une forte résilience, tant sur le plan financier qu’opérationnel, et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière.

Concernant le secteur des assurances, en dépit de la hausse des taux d’intérêt, il a pu maintenir sa croissance bien qu’à un rythme moins rapide. Son chiffre d’affaires a atteint 55,9 milliards de dirhams à fin 2023, en légère progression de 3,9% portée principalement par celle de 5,8% de la branche non-vie. La croissance de la branche vie, freinée notamment par le segment épargne, a, quant à elle, accusé une décélération sensible à 1,8% contre une moyenne de 11,9% au cours des dix dernières années. Sur le plan de la rentabilité, le secteur a dégagé un résultat net comptable de 4,2 milliards de dirhams, en progression de 6,2%, portant ainsi le taux de rendement des fonds propres (ROE) à 9,6%. Le ratio des plus-values latentes sur les placements s’est amélioré à 9,3%, dans un contexte de reprise du marché boursier, ce qui a eu un impact positif sur la marge de solvabilité du secteur qui a atteint 330,4% contre 312,7% un an auparavant. Cette marge, calculée sous le régime prudentiel actuel, reste au-dessus du seuil réglementaire mais ne couvre à ce stade que le risque de souscription. Par ailleurs, les exercices de stress tests réalisés font ressortir une résilience globale des entreprises d’assurances à des conditions macroéconomiques et techniques défavorables.

Concernant le secteur de la retraite, les principaux régimes de base continuent de connaître une situation financière difficile. La mise en œuvre de la réforme systémique de ce secteur, à travers l’instauration d’un système à deux pôles, public et privé, devient indispensable pour assurer leur viabilité à long terme.

212assurances – 04 juillet 2024

Total
0
Shares
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Previous Article

Partenariat signé entre AtlantaSanad Assurance et AUTO 24 au salon de l'automobile d'occasion

Next Article

La CNSS lance son application macnss.ma avec une nouvelle charte (Vidéo)

Related Posts