Malgré une baisse du coût des catastrophes naturelles au premier semestre 2024 par rapport à 2023, les assureurs restent préoccupés par l’impact du changement climatique.
Le coût des catastrophes naturelles a diminué de 20 milliards de dollars au premier semestre 2024 par rapport à la même période en 2023, atteignant 120 milliards de dollars. Cependant, ce chiffre reste plus élevé que la moyenne annuelle des dix et trente dernières années.
Cette baisse s’explique principalement par la comparaison avec le premier semestre 2023, marqué par le violent séisme en Syrie et en Turquie qui avait causé 58 milliards de dollars de pertes économiques. Malgré cela, le début de l’année 2024 a été coûteux pour les assureurs, notamment à cause des orages violents aux États-Unis qui ont causé 45 milliards de dollars de dommages, dont 34 milliards assurés.
« Les catastrophes naturelles liées aux conditions météorologiques, en particulier en Amérique du Nord, sont une fois de plus au premier plan », a commenté Thomas Blunck, membre du conseil d’administration de Munich Re, faisant de 2024 la quatrième année la plus coûteuse de l’histoire pour ce type d’événements aux États-Unis.
Le changement climatique, principale cause de cette hausse continue des sinistres, entraîne des risques auxquels tout le monde devra s’adapter afin d’atténuer les pertes croissantes liées aux événements météorologiques, selon Thomas Blunck.
Cependant, une certaine stabilisation des tarifs de réassurance semble s’amorcer, avec une hausse moyenne de seulement 3% en janvier 2024, grâce à l’augmentation de l’offre avec l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché.
Une initiative Bonus/Malus sur la tête des assureurs en France
Face à ces chiffres qui n’augurent rien de bons, on veut légiférer en France pour renforcer l’assurabilité des risques sévères en matière de catastrophes naturelles. Car il n’est pas concevable d’exclure une partie du territoire de services assurantiels, tout le monde doit avoir accès aux mêmes protections.
Ainsi, en avril dernier, la mission Langreney, du nom de son rapporteur, a présenté ses conclusions au ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire. Ce rapport vise à contraindre et responsabiliser les assureurs pour prévenir la non-assurance de certains biens, notamment dans des régions à risque. Pour ce faire, des zones à risque seraient définies et un système de bonus-malus instauré, où la présence d’un assureur dans des zones à risque réduirait ses malus.
Selon l’ancien ministre français de la Transition écologique, Christophe Béchu, « d’ici à 2050, le coût des dommages liés au climat pourrait augmenter de 50 % ».
Bien qu’une consultation avec les assureurs ait été lancée, les décisions politiques prévues pour l’automne ont été suspendues en raison de la dissolution de l’Assemblée nationale. Cela inclut également une proposition de loi écologiste visant à améliorer l’indemnisation des particuliers touchés par le retrait-gonflement des sols, un phénomène engendrant des dommages coûteux dans les habitations.
Mais la discussion reprendra de plus belle, une fois que la tempête sera passée sur le parlement français … Assureurs, face à cette tornade, accrochez-vous !
212assurances – 01 août 2024