Réforme de la Protection Sociale : Enjeux d’une généralisation réussie et d’un financement pérenne pour réaliser les objectifs de la réforme.
La réforme de la protection sociale au Maroc, lancée sous l’égide de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est en marche, mais elle fait face à des défis majeurs. Bien que des avancées significatives aient été réalisées, notamment dans la généralisation de l’assurance maladie obligatoire (AMO) et l’aide sociale directe (ASD), des obstacles persistent, notamment en matière de financement durable et de réforme du secteur hospitalier public.
Les autorités publiques se concentrent sur la mise en place des outils nécessaires à l’implémentation de cette réforme. Cela inclut le renforcement du cadre juridique régissant le système de protection sociale et l’élargissement de la base des adhérents aux régimes de retraite. À ce jour, 1,68 million de personnes sont couvertes par l’AMO, représentant 56 % de la population cible. Cependant, seulement 1,2 million d’entre elles ont des droits ouverts, et le taux de recouvrement des contributions reste faible à 37 %, menaçant ainsi l’équilibre financier du régime.
En ce qui concerne l’AMO pour les personnes non solvables (AMO TADAMON), plus de 4 millions d’assurés ont été enregistrés, avec un transfert d’État à la Caisse nationale de sécurité sociale s’élevant à 15,51 milliards de dirhams depuis décembre 2022. Notamment, 74 % des dépenses liées aux soins proviennent du secteur privé. Pour les personnes capables de cotiser mais sans emploi (AMO CHAMIL), environ 133 000 individus sont inscrits.
Le programme d’aide sociale directe a également démarré en décembre 2023, avec 4,18 millions de familles bénéficiant jusqu’à présent. En septembre 2024, 3,9 millions de foyers ont reçu une aide, dont 2,36 millions pour les allocations familiales. Le coût total de cette aide s’élève à 18,54 milliards de dirhams.
Malgré ces progrès, plusieurs défis subsistent. La mise en place d’un système efficace de ciblage est essentielle pour assurer une couverture adéquate. De plus, il est crucial d’améliorer la gouvernance des organismes chargés de la protection sociale et de diversifier les sources de financement pour alléger la pression sur le budget national.
La Cour a recommandé au Chef du Gouvernement d’activer les instances responsables du système de protection sociale et d’assurer une coordination entre les politiques sociales et économiques afin d’optimiser l’impact des aides sur les populations vulnérables. La réussite de cette réforme dépendra également de la capacité à instaurer un climat de confiance entre les citoyens et les institutions publiques.
212assurances – 17 décembre 2024