Du risque à la résilience : quel rôle pour les assureurs face au changement climatique ?

Cette image capture un moment clé où Mehdi Arifi, explique les enjeux actuels du secteur de l’assurance, mettant en lumière sa vision pour un avenir prospère et résilient.
[post-views]

Lors de l’AFiS 2024 (African Financial Summit), ce 09 décembre à Casablanca, Monsieur Mehdi Arifi, Directeur du Pôle Business Développement de la SCR (Société Centrale de Réassurance), a abordé les enjeux cruciaux liés à l’intégration des risques climatiques dans le secteur de l’assurance. Voici un aperçu des points clés discutés.

Le contexte

Face à l’augmentation de 75 % entre 2014 et 2023 des catastrophes météorologiques, l’Afrique connait une aggravation du déficit d’assurance face ces risques. En aidant les entreprises et les particuliers à absorber les pertes dues aux inondations, aux sécheresses et aux épidémies d’origine climatique, les assureurs pourraient jouer un rôle crucial. Cependant le manque de données, l’accès limité à des outils de transfert des risques et l’absence de réglementation en la matière entravent la croissance de l’assurance climatique. Autorités de régulation, souscripteurs en assurance et institutions de financement du développement se réunissent dans le cadre d’une table ronde afin de discuter de la capacité du secteur de l’assurance à couvrir les pertes des millions de personnes touchées par le changement climatique.  

Cadre Réglementaire pour les Risques Climatiques

Intégration des Risques Climatiques

Monsieur Arifi a souligné l’importance d’assurer que les risques climatiques soient intégrés dans la réglementation tant au niveau local qu’africain. Cela implique une prise de conscience et une action proactive de la part des régulateurs pour établir un cadre solide.

Propositions de Cadre Réglementaire

Pour renforcer la résilience du secteur face aux impacts climatiques, plusieurs propositions ont été avancées :

  • Exigences ESG : Les régulateurs pourraient imposer des exigences en matière d’Environnement, Social et Gouvernance (ESG) aux acteurs financiers pour garantir qu’une part significative des investissements soit allouée à des projets résilients aux catastrophes naturelles
  • Obligations Vertes : Encourager les assureurs et réassureurs à émettre ou investir dans des obligations vertes, qui financent des infrastructures adaptées aux aléas climatiques
  • Réserves Spécifiques : La réglementation pourrait exiger que les entreprises d’assurance maintiennent des réserves spécifiques pour couvrir les risques climatiques

Nouveaux Instruments de Transfert de Risques

Rôle de la Finance Durable

Monsieur Arifi a mis en avant la finance durable comme un levier essentiel pour diriger les flux financiers vers des projets renforçant la résilience climatique. Les fonds issus de cette finance peuvent financer des infrastructures telles que digues et systèmes d’irrigation, réduisant ainsi la vulnérabilité des biens assurés

Instruments Innovants

Il a également évoqué la création de nouveaux instruments de transfert de risques :

  • Produits Paramétriques : Développer des produits d’assurance paramétriques qui couvrent des risques climatiques spécifiques, déclenchés par des indices mesurables tels que la pluviométrie
  • Solutions Collectives : Promouvoir des solutions collectives comme les pools régionaux, tel que l’African Risk Capacity (ARC), pour mutualiser les risques à l’échelle continentale

Optimisation des Stratégies de Souscription

Stratégies Globales

Pour optimiser les stratégies de souscription et de gestion des risques, Monsieur Arifi a suggéré le développement de politiques de coassurance et réassurance afin de répartir les risques entre différents acteurs

Incitations à la Durabilité

Du point de vue assurance, il a proposé d’offrir des réductions de primes aux entreprises ou particuliers adoptant des pratiques durables, comme la construction de bâtiments verts

Approches Avancées en Réassurance

Du côté des réassureurs, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :

  • Modélisation Avancée : Utiliser des modèles avancés pour évaluer les impacts du changement climatique et adapter les conditions spécifiques à chaque type de risque
  • Participation à des Pools : Collaborer pour mutualiser les risques élevés afin d’alléger la charge financière individuelle
  • Encouragement des Politiques ESG : Inciter les assureurs à adopter ces politiques en intégrant ces critères dans leurs stratégies
  • Formation et Expertise : Fournir une expertise technique et former les assureurs locaux sur les meilleures pratiques en matière de souscription

M. Arifi met ainsi en lumière l’urgence d’adapter le cadre réglementaire et d’innover dans le secteur de l’assurance pour faire face aux défis posés par le changement climatique.

212assurances – 03 janvier 2025

Laisser un commentaire
Previous Article

Cyber Risk & Assurance 2025: Conférence proposée par ELD Risk Consulting

Next Article

Rapport mondial de l'Assurance 2025 de McKinsey: La croissance objectif premier

Related Posts