Les assureurs immobiliers californiens entre le marteau et l’enclume

Cette image vectorielle illustre le concept classique de la quadrature du cercle, où un carré est inscrit dans un cercle. Ce problème géométrique a fasciné les mathématiciens depuis l’Antiquité et reste un symbole de défis mathématiques.
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Entre accepter des risques de plus en plus élevés, avec les catastrophes climatiques augmentant de manière « brûlante », et maitriser, avec difficultés, ses ratios S/P, dans le contexte décrit, pour rester bénéficiaires, les assureurs immobiliers californiens ne savent plus à quel saint se vouer.

Et oui, c’est bien de « savoir où se positionner entre le marteau et l’enclume », que subissent aujourd’hui ces assureurs. Et les incendies récents en Californie alimentent de tout bois l’incandescence de cette situation. Cette dernière est décrite comme critique. Bien que ces incendies soient ressentis comme impact négatif sur les indemnisations à venir, ils demeurent gérables pour les principaux assureurs immobiliers en Californie, grâce à la diversification et au recours à la réassurance. Cependant, le marché de l’assurance immobilière en Californie devient de plus en plus difficile en raison des risques liés aux incendies et aux restrictions réglementaires sur la couverture.

La réglementation évolue dans le sens de la protection des assurés

Pour contrer cette crise, la Californie a récemment adopté des lois visant à protéger les assurés. Les assureurs doivent désormais augmenter leur couverture de 5 % tous les deux ans dans les zones à haut risque pour continuer à opérer dans l’État. De plus, certaines zones touchées par les incendies bénéficieront d’une protection contre le non-renouvellement ou l’annulation d’assurance pendant un an. Un pan entier du calcul de risque est à revoir par les assureurs. Concrètement parlant, cela signifie que si tu es assureur, tu dois assurer. Si l’assureur veut continuer à pouvoir assurer ailleurs, l’Etat lui impose, en loi supérieure, de prendre des risques majeurs, au moins pour une partie « négociée ».

Des compagnies comme State Farm et Allstate ont commencé à réduire leur exposition au marché californien dès 2022-2023. Cela pourrait signifier qu’une part importante des pertes causées par les incendies pourrait ne pas être assurée ou couverte par le California FAIR Plan, conçu pour fournir une couverture incendie lorsque celle-ci n’est pas disponible auprès des assureurs traditionnels.

La hausse des primes d’assurance pourrait aussi atteindre jusqu’à 40 % en moyenne, voire jusqu’à 100 % dans les zones les plus touchées. Ce phénomène pourrait rendre l’assurance habitation inabordable pour de nombreux propriétaires californiens, poussant certains à rester non assurés ou sous-assurés.

Ainsi, la quadrature du cercle incite à pousser les assureurs à prendre tous les risques, en contrepartie de facilités ou de tarifs réévalués, voire « prohibitifs ». C’est vraiment pas facile d’être investisseur sur ses fonds propres en assurance, les marges fondent comme neige au soleil. Et pourtant, on le sait, sans assureur, aucune société , aucun Etat ne peut fonctionner. Alors, où placer le nouveau curseur S/P face à ces risques extrêmes.

François Olivier Edime – 212assurances – 13 janvier 2025

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