Lors de la cérémonie d’ouverture de la 49ème édition de l’assemblée générale de la FANAF tenue à Marrakech, M. Abderrahim Chaffai, Président de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), a délivré un discours marquant, appelant à une coopération renforcée entre les marchés africains pour construire un secteur assurantiel plus robuste, inclusif et résilient face aux défis économiques et climatiques.
Une Assurance au service de l’inclusion
Définie comme un levier fondamental de la sécurité économique et sociale, l’assurance doit être accessible à tous pour favoriser un développement équitable. M. Chaffai a souligné le rôle crucial de la digitalisation dans l’inclusion financière, citant l’exemple du Maroc qui a fait de l’innovation numérique un pilier de modernisation du secteur.
« La transformation numérique ne se limite pas à l’amélioration des services, elle garantit aussi une transparence accrue et une plus grande accessibilité aux produits assurantiels, » a-t-il déclaré.
L’ACAPS accompagne cette dynamique en modernisant le cadre réglementaire et en favorisant des initiatives comme la micro-assurance et la diversification des canaux de distribution. La vente en ligne de produits d’assurance est un axe stratégique majeur permettant de réduire les écarts de protection et de toucher les populations vulnérables.

Une Assurance face aux défis climatiques
L’assurance ne peut ignorer les enjeux environnementaux croissants. Au Maroc, le dispositif d’assurance contre les catastrophes naturelles combinant un système obligataire et un Fonds de solidarité (FSEC) constitue un modèle pertinent. « Il permet d’indemniser rapidement les sinistrés et de renforcer la résilience du pays face aux aléas climatiques », a précisé M. Chaffai.
L’assurance multirisques climatiques, notamment pour l’agriculture, est un autre levier essentiel. En protégeant les exploitants des risques comme la sécheresse, elle sécurise les investissements et favorise le développement agricole. L’avenir du secteur passera également par l’assurance indicielle, qui permet de baser l’indemnisation sur des indices prédéfinis, facilitant ainsi la prise en charge rapide des sinistrés.
Vers un marché unique de l’assurance africaine
Avec un taux de pénétration de l’assurance ne dépassant pas 3,5 % en moyenne sur le continent, le Président de l’ACAPS a appelé à une régulation harmonisée et à une coopération renforcée entre les pays africains. « Seuls, nous faisons des pas ; ensemble, nous parcourons des kilomètres », a-t-il rappelé, insistant sur l’urgence d’une action collective.
L’ACAPS œuvre déjà à la promotion de la coopération Sud-Sud en partageant son expertise et en établissant des partenariats avec plusieurs régulateurs africains. L’objectif est de créer un cadre favorable à la croissance du marché, tout en veillant à la protection des assurés et à la stabilité des institutions.
Un appel à l’action
M. Chaffai a conclu son intervention en appelant l’ensemble des acteurs du secteur à intensifier leurs efforts pour renforcer l’assurance comme pilier du développement africain.
« Nous devons agir de manière coordonnée pour créer un environnement favorable à l’innovation, à l’inclusion et à la résilience « , a-t-il affirmé.
Les discussions et travaux de cette 49e Assemblée Générale de la FANAF devront poser les bases d’une évolution réglementaire et structurelle du secteur, en vue d’une intégration plus poussée des marchés assurantiels africains. Marrakech aura été le théâtre d’un appel fort à une transformation nécessaire et ambitieuse de l’assurance en Afrique.
212 Assurances – 24 Février 2025