Assurance : l’ACAPS trace les contours d’une transformation numérique maîtrisée et inclusive

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Lors de la 11e édition des Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, le Secrétaire Général de l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), M. Othman Khalil El Alamy, a prononcé un discours au nom du président Abderrahim Chaffai . Il y a exposé une vision ambitieuse pour faire de l’intelligence artificielle un levier de performance au service de l’humain, dans un cadre éthique, inclusif et résilient.

Dans un contexte global marqué par une accélération sans précédent des innovations technologiques, le secteur de l’assurance marocain est à un tournant stratégique. À l’ouverture de la 11e édition des Rendez-vous de Casablanca de l’Assurance, M. Othman Khalil El Alamy, Secrétaire Général de l’ACAPS, a porté la parole du président Abderrahim Chaffai, mettant en garde contre une course à l’innovation technologique déconnectée des réalités humaines, sociales et réglementaires.

« L’intelligence artificielle permet de rationaliser les processus, d’optimiser la gestion des risques et d’améliorer significativement l’expérience client », a-t-il affirmé. Toutefois, il souligne la nécessité d’encadrer cette transformation par des mécanismes de régulation clairs, éthiques et inclusifs, afin de ne pas accentuer les inégalités ou générer des effets indésirables.

Un secteur résilient, base d’une transformation progressive

Porté par des réformes engagées depuis plus de deux décennies, le secteur marocain de l’assurance affiche aujourd’hui une solidité financière qui lui permet d’envisager sereinement cette transition numérique. Le président de l’ACAPS a partagé des indicateurs révélateurs :

  • Une croissance des primes émises de +5,2 %, atteignant 59,6 milliards de dirhams en 2024, contre 56,7 milliards l’année précédente,
  • Une progression des placements à hauteur de 246,2 milliards de dirhams (+5,2 %),
  • Une hausse significative des plus-values latentes (+70,7 %),
  • Une augmentation des fonds propres (+3,0 %) et du résultat net (+2,9 %).

Ces performances constituent une assise solide pour déployer des projets technologiques à l’échelle du secteur, sans compromettre les équilibres actuels

Des actions concrètes pour digitaliser sans déréguler

L’ACAPS a enclenché plusieurs chantiers pour favoriser l’innovation tout en assurant un cadre de gouvernance adapté. Parmi les mesures déjà mises en œuvre, M. El Alamy a cité :

  • L’instruction sur la vente en ligne d’assurances adoptée en juillet 2022, qui a permis la mise en place d’une dizaine de dispositifs digitaux,
  • La dématérialisation prochaine des attestations d’assurance automobile (RC), prévue en 2025,
  • Le lancement du programme Émergence le 3 avril dernier, afin de co-développer des cas d’usage insurtech,
  • La création d’une cellule dédiée à l’innovation et aux insurtechs, pour accompagner les opérateurs dans leur transformation,
  • L’élaboration d’une feuille de route numérique avec la Société Financière Internationale (IFC).

Pour Chafai, « les opérateurs ne peuvent se contenter de quelques actions isolées ; ils doivent suivre, sinon anticiper, le rythme des transformations. »

L’IA, un outil puissant à condition de maîtriser les données

Alors que près de 40 % des emplois dans le monde sont exposés à l’intelligence artificielle – un chiffre qui grimpe à 60 % dans les économies développées, selon le FMI –, l’ACAPS entend encadrer l’usage des données au cœur de ces mutations.

« La qualité des données est la condition sine qua non de l’efficacité de l’intelligence artificielle », a rappelé le président à travers son représentant. Pour cela, l’Autorité poursuit le déploiement du référentiel de Solvabilité Basée sur les Risques (SBR), véritable socle pour une gouvernance rigoureuse des données, une transparence renforcée, et une meilleure résilience des systèmes d’information.

Une vision humaniste et responsable du progrès

En filigrane de son intervention, M.El Alamy a défendu une vision de la transformation numérique centrée sur l’humain. « L’innovation doit être au service de l’humain, non l’inverse », a-t-il insisté. À travers ses initiatives, l’ACAPS se positionne ainsi comme un acteur régulateur mais également moteur, veillant à ce que la modernisation du secteur ne se fasse ni au détriment de l’inclusion sociale, ni au prix de la confiance des assurés.

212assurances – 17 avril 2025

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