Dans le rapport de l’ACAPS, intitulé « Statistiques trimestrielles du secteur des assurances – 1er trimestre 2023 », certains chiffres semblent être passés inaperçus, comme pour notamment celui de la collecte de l’épargne en unités de comptes.
Mais d’abord, qu’est-ce que l’unité de comptes
La FMA, Fédération Marocaine de l’Assurance, anciennement FMSAR, nous expliquait les contrats d’épargne en unités de comptes, sur son ancien site, en ces termes: « Ce sont de contrats d’assurance vie qui au lieu d’être exprimés en dirhams sont exprimés en parts de valeurs mobilières (en général en part d’OPCVM). Le risque financier est ici supporté par le souscripteur qui subit directement la fluctuation des supports sur lesquels son contrat est adossé. Ils ont beaucoup plus vocation à être distribués par les réseaux bancaires que par les réseaux traditionnels d’agents et courtiers. Ce type de contrats nécessite une certaine culture des marchés financiers de la part des souscripteurs pour qu’ils puissent mesurer les risques de placement qu’ils prennent. Les risques sont toutefois atténués eu égard au caractère « long terme » du placement auprès d’une société d’assurance. »
Ces contrats, dont on parlait parfois dans la presse, ou à l’occasion de la sortie d’un nouveaux produit compagnie en unités de comptes, étaient présentés comme ayant un bon démarrage, avec un engouement de souscription. Or, dans le dernier rapport de l’ACAPS, qui présente ses statistiques trimestrielles du 1er trimestre 2023, on remarque une ligne de comparaison entre le T1- 2023 et le T1- 2022, qui fait ressortir un écart de – 55,9%.
Cet écart important peut s’expliquer tout d’abord par la crise qui sévit au niveau international. Les marchés boursiers se sont effondrés partout, du coup, la tendance n’est pas favorable à l’investissement, mais plutôt à geler les investissements. On enregistre également beaucoup de sorties de capitaux pour ce type de placements. De plus, les flux se sont déplacés vers des valeurs et placements plus sécuritaires.
Un autre point à considérer également, est que ce sont les réseaux bancaires qui sont les principaux canaux de vente des produits bancassurance, comme pour cette épargne en UC (unités de comptes). Certains conseillers de la banque vendent des produits, sans parfois les connaître totalement, tout en étant principalement motivé par des primes qui permettent d’apporter un peu de « beurre dans les épinards ». Mais vendre des OPCM, ou des UC, demande une culture particulière, et aussi un savoir faire de conseil. Cette dimension « Conseils patrimonial » au Maroc est bien maitrisée par certains agents ou courtiers d’assurance qui sont des spécialistes de l’épargne retraite. D’ailleurs, 212assurances avait consacré un article avec une spécialiste de la gestion patrimoniale en la personne de Salima Benhima, Directrice associée du Groupe EPEGA.
A noter aussi que certains clients, au bout d’un an de contrat actif, et après avoir mesuré les 1ers résultats des contrats d’épargne (frais d’acquisition et de gestion qui peuvent éventuellement plomber une partie des résultats de 1ère année), ne souhaitent pas renouveler des versements. Comme Il se peut aussi, que le conseiller bancaire, n’étant plus intéressé à la vente des contrats en deuxième année, ne pousse plus à cette vente … d’où l’effondrement de la collecte.
Ces contrats ont prouvé, dans d’autres pays, leurs résultats avantageux sur la durée pour l’assuré. Mais généralement, leur vente est accompagnée d’une relance annuelle, avec explications des rendements réalisés, hypothèses futures, et possibilité d’arbitrer les contrats durant leur durée. Ils sont ainsi gérés par une force de vente des compagnies d’assurance, de la 1ère vente jusqu’au terme du contrat. A chacun son métier.
François Olivier Edime – 212assurances – 19 juillet 2023