Etats-Unis: 39 millions de logements risquent de ne plus être assurés

Le couperet est en train de tomber pour 39 millions d’habitations qui risquent de ne pas avoir leur assurance renouvelée.

On y arrive. Cette situation tant redoutée, les assureurs ne peuvent plus suivre certains risques, et se retirent des plus sinistrables. C’est le cas au Etats-Unis, où des millions d’américains ne trouvent plus d’assurance privées pour couvrir les risques climatiques. Selon un rapport de la First Street Foundation, un quart du pays est concerné par ces retraits des assureurs pour l’avenir, soient 39 millions d’habitations.

Dans un sinistre récit de tragédies naturelles, l’Amérique est confrontée à une vague d’incidents climatiques d’une ampleur terrifiante. Les flammes dévastatrices ravagent l’île paradisiaque d’Hawaï, des inondations dévastatrices engloutissent la Californie, et l’ouragan Ian laisse une empreinte destructrice en Floride. Ces événements effrayants témoignent de l’escalade des catastrophes climatiques aux États-Unis, largement attribuée au changement climatique en cours.

Selon les données du National Centers for Environmental Information, une agence gouvernementale spécialisée, les coûts annuels de reconstruction ont explosé, triplant en seulement cinq ans par rapport aux 42 années précédentes. Cette montée en flèche alarmante des dépenses de restauration indique une pression sans précédent sur les ressources nationales.

Face à cette situation critique, de nombreuses compagnies d’assurance font des choix difficiles. Certaines d’entre elles se retirent purement et simplement de régions particulièrement vulnérables, laissant les résidents sans protection. Pour ceux qui restent, les primes d’assurance grimpent en flèche, atteignant des niveaux financiers insoutenables pour de nombreux particuliers.

Rappelons qu’une compagnie d’assurance a un modèle de fonctionnement qui tient compte d’un rapport S/P (Sinistralité sur Prime). Une compagnie d’assurance prend donc des risques sur ses fonds propres et en tenant compte d’actuaires qui évaluent les risques. Si la prix à payer des sinistres est supérieur à la somme des primes encaissées pour ce risque, la compagnie n’a aucun intérêt à faire le métier d’assureur. Connaissez-vous quelqu’un qui vendrait à perte ?

Intervention de l’Etat

« La dépendance excessive des propriétaires à l’égard des assureurs de dernier ressort gérés par l’État est un signe évident que les pratiques standard du marché de l’assurance ne peuvent pas suivre la réalité climatique actuelle, a déclaré Matthew Eby, fondateur de First Street Foundation. Nous nous dirigeons rapidement vers un point où le coût de l’assurance rendra les maisons les plus à risque effectivement non assurables ». Actuellement dans le pays, 6,76 millions d’habitations sont déjà refusées par les assureurs.

Il est aussi inquiétant de noter que les Etats-Unis ont une culture assurance très développée, et que si les rouages se bloquent, comme c’est le cas actuellement, tout un pan de l’économie risque de s’écrouler en conséquences.

François Olivier Edime – 212assurances – 29 septembre 2023

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