Ciaran va coûter la moitié de la sinistralité annuelle moyenne due aux tempêtes, à la grêle et à la neige.

Turbulences et tempêtes sur les sinistralités de Ciaran, et de Domingos annoncé dans son passage. Mais d’ores et déjà, la facture est lourde avec la tempête Ciaran qui représente la moitié de la sinistralité annuelle moyenne due aux tempêtes, grêles et à la neige.

« Tempêtes Ciaran et Domingo : L’Impact Croissant sur les Assureurs »

Après le passage de la tempête Ciaran mercredi, la France se prépare à affronter une nouvelle tempête, Domingo, qui devrait frapper les côtes françaises ce samedi. L’augmentation des phénomènes météorologiques, exacerbée par le réchauffement climatique, suscite des inquiétudes croissantes parmi les assureurs en raison des coûts associés.

La tempête Ciaran devrait coûter aux assureurs entre 370 et 480 millions d’euros, selon les estimations de la société Risk Weather Tech. Entre 230 000 et 270 000 sinistrés pourraient être déclarés, ce qui représente environ la moitié de la sinistralité annuelle moyenne due aux tempêtes, à la grêle et à la neige. Gilles André, de Risk Weather Tech, a souligné que cette facture équivaut à environ 50 % de la sinistralité annuelle moyenne pour ce type d’événements. Sa société collabore notamment avec la Caisse centrale de réassurance et le groupe Covéa (Maaf, MMA et GMF), comme il l’a expliqué dans une interview au Parisien.

Cependant, ces coûts astronomiques restent loin des records précédents. En février 2010, la tempête Xynthia avait entraîné des dépenses de 1,5 milliard d’euros pour les assureurs, selon France Assureurs. La tempête Klaus en janvier 2009 avait représenté un coût total de 1,7 milliard d’euros. En décembre 1999, les frais après les tempêtes Lothar et Martin, qui avaient touché 60 % du territoire français, avaient atteint un chiffre impressionnant de 7 milliards de dollars.

La France, chantier croissant de la sinistralité

La Fédération française de l’assurance, France Assureurs, estime qu’il est encore « trop tôt pour estimer le nombre et le coût des sinistres » liés à la tempête Ciaran, mais elle a déjà allongé le délai habituel de déclaration des sinistres de 5 jours à 30 jours, laissant prévoir des conséquences potentiellement durables de la tempête. Cette période prendra fin le 1er décembre 2023, alors qu’une nouvelle tempête, Domingo, est annoncée pour ce samedi 3 novembre. Domingo devrait toucher initialement le littoral atlantique du sud-ouest avant de se diriger vers le nord du territoire, affectant potentiellement les zones déjà touchées par Ciaran.

Ces épisodes météorologiques soulèvent des questions quant à l’impact du changement climatique. « Scientifiquement, il n’y a pas de consensus sur l’augmentation de la fréquence ou de la sévérité des tempêtes et le réchauffement climatique », explique Huu-An Pham, consultant chez Axa Climate, une entité du groupe dédiée à l’adaptation climatique et environnementale. Cependant, il est indéniable que les effets de ces tempêtes s’intensifient. En effet, « les précipitations liées à ces tempêtes seront plus intenses avec le réchauffement climatique en raison de l’augmentation de la teneur en eau dans l’atmosphère ». Cela se traduira par des inondations plus fréquentes et des submersions marines plus graves le long du littoral, des phénomènes étroitement liés au réchauffement climatique.

L’année 2022 a déjà montré une augmentation du nombre de sinistres liés aux phénomènes climatiques, avec un million de nouveaux sinistres gérés, dont 2 550 étaient liés à des événements climatiques sur des logements, selon France Assureurs. La « facture climatique » s’élevait à 10,6 milliards d’euros pour les assureurs en 2022, un niveau record depuis 20 ans. L’année a été marquée par des épisodes de grêle coûteux, représentant un total de 5,1 milliards d’euros, et par une forte sécheresse. France Assureurs estime que le coût de ces phénomènes pourrait tripler au cours des 30 prochaines années par rapport aux 30 dernières années.

Pour faire face à l’augmentation des sinistres et des coûts associés, les assureurs plaident en faveur de la prévention et de l’anticipation. Des solutions à court terme, telles que la construction de digues, et à long terme, comme l’aménagement du territoire pour lutter contre l’artificialisation des sols et l’amélioration des pratiques agricoles pour favoriser l’absorption de l’eau, sont évoquées. De plus, l’éducation et l’information en temps réel de la population et des entreprises sont considérées comme essentielles pour réduire la vulnérabilité face à de tels événements, tout en permettant aux assureurs de réduire leur facture.

212assurances – 04 novembre 2023

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