La prise en otage de près de 400 avions étrangers par la Russie depuis le début de l’invasion en Ukraine en février 2022 a plongé les assureurs dans un tourbillon de litiges.
Les grands noms de l’aéronautique européenne et américaine, Airbus et Boeing, se trouvent désormais confrontés à une perte financière colossale, évaluée à plusieurs milliards de dollars.
La situation a atteint un niveau critique depuis que Moscou a empêché ces avions, loués à des compagnies aériennes russes ou étrangères, de voler vers l’ouest. Ces avions, essentiellement des modèles Boeing et Airbus, sont désormais utilisés pour des vols intérieurs en Russie, sur ordre direct du Kremlin.
La bataille pour les indemnisations fait rage entre les constructeurs, les entreprises intermédiaires de location et les assureurs. Les assureurs occidentaux, face à l’ampleur de la perte, refusent de verser des compensations, arguant que les contrats d’assurance ont été officiellement rompus après le début de l’invasion russe, mais avant la prise de conscience de la situation des avions immobilisés en Russie.
De plus, ils contestent la validité des contrats en raison de l’implication indirecte des États-Unis et de l’Europe dans le conflit, notamment par le soutien militaire à l’Ukraine. Cette situation complexe laisse les assureurs locaux russes comme les seuls à envisager un règlement financier, proposant des accords de rachat à des prix avantageux pour que les avions restent en Russie, mais sans mettre fin aux poursuites judiciaires imminentes avec les assurances occidentales.
Dans l’ensemble, cette crise alimente un débat juridique qui pourrait avoir des répercussions durables sur les assurances et sur l’industrie de l’aviation internationale.
212assurances – 20 mars 2024