IA des fraudeurs vs IA des assureurs : Qui gagnera le combat ?

L’utilisation croissante de l’intelligence artificielle (IA) pour créer des “deepfakes” ou “deep voice” soulève des préoccupations majeures, notamment en matière de fraude à l’assurance. Un exemple récent au Maroc met en lumière cette problématique.

Alerte à la fraude en ligne

Le groupe Saham a publié un communiqué le 13 septembre, mettant en garde contre une fraude en ligne impliquant de fausses informations concernant Moulay Hafid Elalamy, Bank Al-Maghrib, Le360 et Medi1 TV. Ce communiqué indique qu’un site frauduleux se faisant passer pour le journal électronique Le360 a diffusé de fausses informations. Le site prétendait que Moulay Hafid Elalamy avait fait une apparition sur Medi1 TV pour promouvoir un investissement en cryptomonnaie, tout en affirmant que Bank Al-Maghrib avait suspendu la diffusion de cette émission. Elalamy a rapidement démenti ces allégations, les qualifiant de mensongères.

La montée des deepfakes

En 2024, la connaissance des deepfakes reste limitée au sein de la population. Une enquête en France révèle que 69 % de la population en a entendu parler, mais seulement 30 % comprennent réellement ce que cela implique. La capacité à détecter ces contenus générés par IA est également faible, avec seulement 33 % des Français se sentant capables de les identifier. À l’échelle mondiale, 71 % des personnes interrogées ne savent pas ce qu’est un deepfake, ce qui souligne un manque de sensibilisation généralisée.

Des incidents récents, comme celui d’un employé d’une multinationale à Hong Kong, illustrent également les dangers de cette technologie. Cet employé a été dupé lors d’une vidéoconférence par des deepfakes, entraînant des pertes de 25 millions de dollars. Les cybercriminels avaient cloné l’apparence et la voix des participants, rendant la fraude presque indétectable.

Implications pour le secteur des assurances

Les deepfakes offrent aux criminels des outils puissants pour commettre des fraudes, notamment dans le secteur des assurances. Les images et vidéos de véhicules en bon état peuvent être manipulées pour simuler des dommages, facilitant ainsi des demandes d’indemnisation frauduleuses. Les compagnies d’assurance, confrontées à des pertes annuelles considérables dues à la fraude, mettent en place des systèmes avancés d’analyse de données et d’intelligence artificielle pour détecter ces abus. En effet, la fraude dans le secteur de l’assurance automobile au Maroc est estimée à 4-5 % du chiffre d’affaires total, ce qui représente des montants significatifs.

La balle revient dans le camp des assureurs

C’est pourquoi tout un marché de la vérification d’image est en train de se développer. Des entreprises offrent leurs services, au moyen de l’IA également, pour contrôler les visuels et évaluer la probabilité de fraude associée. En s’efforçant de rester à la page face à l’inventivité des fraudeurs.

Toutes ces techniques et contre méthodes augmentent les frais de gestion des sinistres en équipement d’IA générative, ou parfois contre générative, et de renforcement de contrôle, sur le contrôle. Un dicton marocain résume l’issue du combat IA-Fraudeurs vs IA-Assureurs : « il n’y a pas mieux que l’ongle de son pouce pour se gratter le dos. » Aussi, dans tout cela, n’y a-t-il pas mieux que l’être humain pour tout contrôler et regagner du terrain sur l’IA.

François Olivier Edime – 212assurances – 14 septembre 2024

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