En se voyant confier la gestion de l’AMO, hors public, la CNSS devra passer de la gestion d’une population de 9 millions de personnes à 30 millions de personnes. Comment la Caisse se prépare-t-elle à relever ce défi. Réponses
2022 représente un véritable défi pour la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS). La Caisse changera de dimension. Principal gestionnaire de l’Assurance Maladie Obligatoire, hors public, elle est au cœur de la généralisation de la couverture médicale, dans cette première phase de la réforme de la protection sociale.
De quelque 9 millions de personnes (bénéficiaires et ayants droit), elle devra à termes gérer et servir la couverture médicale pour une population de 30 millions de personnes.
Comment la Caisse s’est-elle préparée à relever ce défi ? Comment ces nouvelles populations dont les décrets ont annoncé une intégration dans le régime dès début 2022, vont-il pouvoir bénéficier de leur couverture sociale ?
La CNSS a donc tenue, ce mercredi 1er décembre, une conférence de presse pour éclairer l’opinion publique sur l’ensemble de ces points.
Transformation de fonds pour la Caisse
« Nous avons quatre trimestre pour intégrer pratiquement plus de 8,7 millions de personnes dont 5,3 millions de ramedistes », explique Reda Benamar directeur des études, communication et développement à la CNSS.
Dès décembre 2021, une population de 2 à 3 millions de personnes (900.000 assurés et leurs familles) est concerné par l’AMO des indépendants.
Selon les estimations de la CNSS, le nombre de dossiers gérés par jour passerait de 20.000 actuellement à 80.000 dossiers dans six ou sept mois.
Pour faire face à cette montée en charge, la CNSS a adapté toute son organisation pour s’assurer de sa capacité à servir tous les citoyens dans de bonnes conditions. « Notre objectif est de ne pas dégrader le délai de traitement des dossiers », assure le DG de la CNSS Hassan Boubrik. Ce délai est aujourd’hui de 9 jours en moyenne. « 6 jours de délai moyen pour la liquidation du dossier et 3 jours pour le paiement », explique-t’il.
La CNSS a donc cherché à multiplier sa capacité d’accueil et de traitement des dossiers rapidement et sans que cela ne soit lourd en termes d’investissement.
Elle compte étendre son réseau d’agences qui passera de 120 à 170 agences. « Notre réseau va s’agrandir en deux mois de 47 nouvelles agences. Ce qui est important en termes d’investissements », promet Reda Benamar, dont la première agence Sidi Smail sera ouverte le 31 décembre.
En plus, 45 nouvelles agences mobiles s’ajouteront aux 10 agences mobiles actuellement opérationnelles.
Malgré cela, un réseau de 170 ou même 250 agences est loin d’être suffisant. Pour combler le gap, la CNSS a scellé un partenariat avec les réseaux de proximité. Cela lui donne accès à plus de 2100 points de contacts pour servir les assurés.
« Nous avons développé ce canal pour l’enrôlement et l’immatriculation , on va aussi l’utiliser pour le dépôt de dossiers d’assurance maladie, selon des canevas et des process et procédures sécurisées qui prennent en compte la sécurisation des données personnelles », explique Reda Benamar.
Le dossier papier fera bientôt partie du passé
Mais la véritable transformation sur laquelle mise la CNSS pour fluidifier la gestion de cette population c’est la digitalisation.
« Nous avons un plan alternatif qui devrait suppléer à cette procédure papier, où on va chez le médecin, remplir une feuille de soin classique, faire la vignette, l’ordonnance, déposer,… Nous espérons que, dès le mois de mars, le nouveau système d’information de l’AMO sera disponible et déployable auprès des prestataires de soins », confie le directeur des études, communication et développement à la CNSS.
Selon les explications de la CNSS, ce système d’information sera déployé chez les médecins, les cliniques, les hôpitaux, les pharmacies, les kinésithérapeutes, les psy et les laboratoires,…
« Cet outil devra être disponible auprès de chaque prestataire de soins pour que la feuille de soin soit électronique, l’ordonnance devient électronique. Ce seront des flux d’information qui contribuent à la réduction à la fois des délais de réponses, des délais de remboursement, améliorent la qualité et accessoirement réduisent les coûts de gestion de l’assurance maladie », conclut-il.
Medias24
Le 1 décembre 2021