Les systèmes de retraite de base seront confrontés à la fragilité de leurs équilibres financiers à l’avenir, révèle l’Autorité de Contrôle des Assurances et de la Prévoyance Sociale (ACAPS), invoquant les évolutions futures, les soldes techniques et les réserves de ces régimes.
Dans le cadre de sa mission consistant à veiller à la pérennité des caisses qui gèrent les régimes de retraite et les organismes gestionnaires des régimes de l’assurance maladie obligatoire, l’ACAPS vient de publier son rapport annuel sur le secteur de la prévoyance sociale.
Ce rapport présente l’activité des organismes de retraite, des organismes gestionnaires de l’assurance maladie obligatoire de base et des sociétés mutualistes via une description de l’évolution de leurs principaux agrégats et indicateurs démographiques et financiers.
Les résultats des projections financières des régimes de retraite, réalisées par l’ACAPS sur un horizon de 60 ans sur la base des données de l’exercice 2020 et des hypothèses de projection déduites des évolutions démographiques, économiques et financières propres à chaque régime, montrent l’importance des cotisations et des contributions sur l’équilibre financier des régimes de base.
Par ailleurs, la branche retraite qui verse les pensions aux retraités se caractérise, au niveau du Régime Collectif d’Allocation de Retraite (RCAR) et de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), par une sous tarification des droits accordés matérialisée par des rapports prestations sur cotisations par profil moyen atteignant respectivement 230,8% et 207,0%. Ces facteurs pèsent lourdement sur la pérennité de la majorité des régimes qui se trouve menacée sur le court et le moyen terme.
Dans un contexte caractérisé par de nouveaux défis démographiques et économiques, l’effectif des adhérents aux régimes de retraite de base culmine à plus de 256.000 employeurs en 2020. 98,1% d’entre eux relèvent du secteur privé, fait savoir le rapport, ajoutant que sur l’ensemble des adhérents, seulement 2,6% adhèrent à un régime de retraite complémentaire, soit un effectif de 17,9 mille adhérents.
S’agissant des évolutions financières, les régimes de retraite de base ont collecté durant 2020 un montant de 54,4 milliards de dirhams de cotisations et contributions, tandis que celles des régimes complémentaires se sont élevées à 8,8 milliards de dirhams, indique le document, notant que « ces cotisations et contributions ont représenté 67,7% des ressources de ces régimes ».
Pour ce qui est des prestations, leur valeur s’est élevée en 2020 à 69,4 milliards de dirhams, dont 63,6 milliards au titre des régimes de base. Sur les cinq dernières années, les cotisations et contributions collectées ont enregistré une hausse moins importante que celle des prestations servies (7,1% contre 10,0%).
Alors que le Maroc vient de lancer l’exemplaire chantier de généralisation de la protection sociale, les déficiences des régimes de retraite de base continuent d’entraver la marche du Royaume visant à réussir le pari de la pérennité de ces mécanismes de prévoyance collective.
Kawtar Chaat – Lundi 3 Janvier 2022 –