Avec le recul, les chiffres récents montrent que les voitures électriques auront une tarification de prime d’assurance plus élevée. Car ces voitures sont plus accidentogènes que les véhicules thermiques.
Nous avons maintenant plus d’expérience sur l’utilisation des voitures électriques dans un flux quotidien de circulation. Du coup, une étude récente, menée en Suisse par Axa, présente ses résultats ce 25 août 2022. Elle tend à montrer que les véhicules électriques causent une sinistralité bien plus importante. Cette sinistralité s’évalue supérieure de 50% par rapport aux véhicules traditionnels. En voici quelques explications. A signaler, que tous les véhicules électriques ne sont pas dans cette catégorie accidentogène.
La puissance
Plus le véhicule est puissant, et plus il demande de maîtrise. Or, bon nombre de véhicules électriques ont une puissance « démesurée ». A tel point, que pour certains modèles, les statistiques d’accident sont multipliées par deux en comparaison du thermique.
Manque de maîtrise du véhicule et « overtapping » (accélération involontaire) sont les points faibles des conducteurs. Sur certains modèles, le couple de puissance est élevé, et les conducteurs montent vite en vitesse sans s’en rendre compte. Les réflexes sont décrus, en sachant que nous n’avons pas affaire à des conducteurs experts, ou sportifs. Effleurer la pédale d’accélérateur peut vite mener au désastre.
N’oublions pas que le permis de conduire n’est qu’un sésame pour circuler sur des routes. Ce n’est pas une formation de conduite en condition proches de l’extrême.
Le poids
Le second piège est le fait que ces véhicules électriques sont plus lourds. Les conséquences ne pardonnent pas sur le freinage, avec le manque de reflexes qui rallonge la distance de freinage. De plus, un véhicule plus lourd, avec la vitesse, déplace une masse plus importante. Ainsi, lors d’une collision avec un autre véhicule, les dégâts sont plus importants, car « ça tape plus fort ». Et le véhicule plus léger, en l’occurrence ici thermique, aura plus de réparations à faire. La facture augmente, ainsi que la sinistralité.
Un risque d’incendie supérieur
Avec la technologie de « batteries embarquées », en cas d’incendie du véhicule, l’électrique aura tendance à détruire l’intégralité du véhicule. C’est la batterie qui augmente ce risque de destruction totale. En comparaison, un véhicule thermique n’aurait qu’un incendie maîtrisé, ou circonspect au moteur. Une statistique délivrée par Axa montre qu’au final, la probabilité d’incendie sur l’électrique est identique de celle du thermique. L’évaluation faite est de 5 véhicules qui brûlent pour 10 000. Cette évaluation est totalement différente de celle de l’Agence américaine en charge de la sécurité routière (NHTSA) qui dévoile que les véhicules électriques ont un taux de 25 incendies (1530 pour les thermiques) pour 100 000 véhicules (5 incendies sur l’électrique pour 20 000 véhicules). Entre temps, AXA Suisse a revu sa copie, en affirmant que « les risques d’incendie sur un véhicule électrique en cas d’accident ne sont pas supérieurs à ceux sur un véhicule thermique.
Tous ces éléments augmentent donc la sinistralité due au véhicule électrique. Soit les assureurs présenteront un tarif plus élevé que pour les véhicules traditionnels. Soit, ils lisseront le tarif entre électrique et modèles à combustion. Mais vous l’aurez bien compris, dans les deux cas de figure, les primes d’assurance augmenteront. En sachant, que pour développer l’électrique, comme demandé par certains gouvernements, les prix seront revus à la baisse, comme pour ceux de l’assurance. Ca sent la participation financière des Etats dans le secteur privé des assurances …
François Olivier Edime – 212assurances – 04 septembre 2022
