Tout comme les banques, les assurances sont « mal aimées » par les consommateurs. Ceci est souvent du, en toile de fonds, à une incompréhension du produit et de son utilité. Pourtant, votre assureur peut être votre meilleur ami … À condition de prendre le temps de faire réellement connaissance.
On a tous eu, dans notre entourage, une personne qui se plaint de son assureur.
Entre celui qui pense qu’il paye « trop » ou pour « rien ». Entre l’autre qui juge son indemnisation trop faible, voire même inexistante. Et on arrive à cette réflexion désagréable de l’ « Assureur voleur ».
Papiers du véhicule
À y regarder de plus près, la source du problème est une succession d’incompréhensions à tous les étages. Il y a d’abord une partie des assurés, dont la seule relation avec le concept de l’assurance réside dans sa visite annuelle chez l’agent du coin. Il n’a pas la culture assurance, mais pense parfois tout savoir.
Mal garé, notre assuré veut vite renouveler sa RC pour pouvoir vaquer à ses occupations du jour. Pour lui, cette assurance est un simple papier pour rouler, qu’il présente à la police et autres gendarmes en cas de contrôle. Sinon, il ne l’aurait jamais contracté. Il s’étonne ensuite qu’après un accident, la réparation de son véhicule ne soit pas prise en charge par sa compagnie. Il conclut par réduction que l’assureur est un voleur, sans savoir que la RC ne le couvre pas lui !
Tort partagé
Mais ne jetons pas l’entière responsabilité sur notre assuré. Car, en face, son assureur, sans lui jeter l’opprobre également, peut avoir manqué à ses obligations, notamment de conseil. Avec une concurrence accrue, et un turn-over important, il emploie une personne « au comptoir » qui parfois n’est pas totalement qualifiée, et qui ne coûte pas cher, histoire de préserver des marges qui s’effritent année après année. Cet employé(e) se contente de renouveler la RC de notre client, sans oser lui expliquer qu’il peut être mieux assuré. Et quand il le fait, cela peut manquer d’arguments, être mal présenté, ou inadapté à la réalité du client.
Pourtant c’est simple. Prendre une « Tous risques », ou des garanties annexes, peut vous sauver la vie. Connaissez-vous quelqu’un dans ce monde qui vous débloque 200.000 DH pour racheter un nouveau véhicule alors que vous lui payez 6000 ou 7000 DH de prime annuelle ? Connaissez-vous quelqu’un qui vous débloque un ou deux millions de dirhams pour un entrepôt brûlé alors que vous cotisez 10.000 ou 20.000 DH ? … Oui, on en connait tous un, c’est notre assureur.
Ces contrats mal lus, ou mal connus
Notre assuré de base n’est pas le seul à faire preuve de nonchalance. Il y aussi ce chef d’entreprise qui dispose d’engins, d’entrepôts et/ou de matériel coûteux. Il emploie des dizaines de personnes et ne prend même pas le temps d’étudier son contrat ou de le faire étudier par un professionnel. Lui aussi cherche la facilité. Et le jour où il est face à un sinistre, il s’étonne que le contrat ne couvre qu’une partie de son outil industriel.
Le secteur des assurances est des plus réglementés. Des abus peuvent effectivement se constater. Mais nous avons une autorité de régulation (ACAPS) qui veille au grain et qui inscrit la protection de l’assuré en tête de ses priorités. Mais l’assuré doit d’abord se protéger lui-même, en prenant le temps de comprendre ce qu’il fait. Les compagnies doivent aussi investir encore plus dans la formation de certains de leurs distributeurs pour les outiller, et les accompagner à faire d’abord du bon conseil, pour ensuite opérer des contrats clairs et jugés transparents.
212assurances – 08 octobre 2022